Saint Sacrement – 18 juin 2017

Quand mardi, nous avons lu ensemble l’Evangile de ce dimanche, quelqu’un a dit : « c’est fort » ; fortes, ces paroles humaines un peu incompréhensibles de Jésus qui parle de ‘manger sa chair’ ; c’est difficile à comprendre et pourtant ces paroles nous font vivre ; il donne sa chair pour la vie du monde, nous avons peut-être remarqué que le mot vie sous différentes formes revient 8 fois dans ces quelques lignes.

C’est bien de notre vie qu’il s’agit, Saint Jean qui écrit cet évangile, en est persuadé. Et Moïse dans le livre du Deutéronome partageait déjà cette conviction en disant comment il voyait Dieu dans l’histoire de son peuple ; Dieu a nourri son peuple fatigué pendant 40 ans, au désert, il leur donne la manne, ce fruit providentiel, comme une mère nourrit son enfant ; il t’a protégé de la soif et aussi des serpents et des scorpions. Un Dieu qui invite l’homme à la confiance quand il est dans la pénurie. Un Dieu qui invite l’homme à dire de quoi, de qui il a faim, puisque l’homme ne vit pas seulement de pain mais de tout ce qui sort de la bouche du Seigneur (paroles que Jésus reprendra au moment de ses tentations, 40 jours, dans le désert, toujours ce chiffre de 40 qui dit l’épreuve longue et qui invite à la confiance en Dieu.) L’homme vit de tout ce qui sort de la bouche du Seigneur, pour nous, Parole de Dieu, la personne du Christ.

Nous voici passés d’un Dieu qui donne à manger à son peuple au Dieu qui se donne lui-même en nourriture, pour que nous ayons la vie. « Ma chair est la vraie nourriture et mon sang est la vraie boisson. » Il vient prendre chair en notre chair et en nous grandit sa vie. Ce n’est pas de la magie, c’est beau, très beau, mais je n’aperçois souvent que mes distances avec lui, que mes éloignements ; comment la bonté de Dieu, sa justice, nourrissent ma vie ? Qu’est-ce que mon comportement, mes paroles apportent comme nourriture à mes relations ? Où sont les traces de ta vie qui m’habite, Seigneur, dans mes coups de téléphone, dans mes regards échangés, dans mon utilisation de l’ordinateur ou de mon papier à lettre. Où est la trace de ta vie dans notre communauté qui se rassemble le dimanche et qui se partage la responsabilité de ta mission.

Seigneur je veux essayer de te contempler dans les traces du travail de ton Esprit saint en moi, dans le corps que nous formons en communauté et dans ceux qui aiment autour de nous.