4ème dimanche du temps pascal– 30 avril 2023
Un jour nous sommes partis avec les enfants camper en montagne et il y a eu un bel orage au début de la nuit, un orage en montagne c’est impressionnant.
La tente s’éclairait à la lumière des éclairs et le bruit du tonnerre raisonnait.
A la première accalmie nous sommes vite redescendus laissant tout sur place.
Paysage
Ce genre d’expérience, les brebis et le berger la vivent souvent.
Mais il y a aussi le voleur, si nous prenons les acteurs de la parabole, nous retrouvons un bourreau (le voleur), un sauveur (le berger) et une victime (la brebis) nous pouvons percevoir le triangle dramatique de Karpman : victime bourreau sauveur.
Mais Jésus, la porte étroite de notre salut, vient casser ce triangle mortifère et d’une façon surprenante.
Tous d’abord les brebis (au féminin) qui sont au centre des textes d’aujourd’hui, n’ont rien de victime, pour un peuple d’éleveur la brebis est :
- une grande richesse, elle permet à la fois de se vêtir, de se nourrir
- elle est mobile et passe presque partout
- elle ne vit pas seule mais en troupeau
- elle porte la vie
- particularité souligné dans le texte : elle reconnaît la voix du berger
Ensuite, attention dans cette parabole, Jésus n’adresse pas à ses disciples mais aux pharisiens, les guides religieux.
Je suis interpellé par la direction que Jésus donne, il parle de celui qui n’entre pas et celui qui entre, les brebis ne sont exprimés que dans un second temps et il ne s’identifie pas comme nous l’aurions attendu comme le pasteur mais comme la porte par lequel passe le pasteur. Le pasteur ne laisse plus que les traces de son passage et devient lui-même passage. Comme le dit la second lecture : « Il nous a laissé un modèle afin que nous suivions ses traces. »
Responsable
Pour bien la comprendre ce que Jésus veut nous dire par cette parabole, je nous invite à nous assimiler à ces pharisiens, qui pratiquent leur foi de manière responsable. Ne sommes-nous pas nous aussi de ces croyants responsables ?
La parabole m’interroge sur la manière dans j’exerce mon autorité, mon influence, comment lorsque je suis en position de pasteur je me positionne comme nous l’avons perçu avec Étienne ?
Par l’exercice de mes responsabilités, de mon autorité, je choisis par où je rentre en relation avec l’autre. Pour cela, il ne faut pas nécessairement avoir un poste de management pour être responsable, je le suis toute la journée dans mes relations aux autres, à ces brebis de l’enclos. Et cela va loin, dans Jc 4:17: « Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet une faute. »
Dans ma vie, est-ce que je cherche comme un voleur à mettre la relation à mon profit ? Ou au contraire à trouver cette porte étroite, ces ravins de la mort, la porte du renoncement qui me rende familier du Christ ?
C’est uniquement dans ce passage où il me précède que je peux prendre soin de l’autre tel qu’il est.
Je ne sais si certain on vu le film Dune, le chef d’une des tribus parle à son fils de la gouvernance et s’exprime en ces termes : « Un grand homme ne cherche pas à gouverner, il est appelé à le faire et répond à cet appel »
Dans notre gouvernance, Jésus nous appelle à entrer dans cette bergerie par la petite porte, comme et avec le pasteur.
Une fois cette porte trouvée, me voilà juste au milieu des brebis, brebis que Dieu appelle par leur nom, qu’il connait mieux que quiconque et dont il prend soin. Une brebis qui reconnait sa voix, une brebis libre d’entrer et de sortir.
Je nous invite cette semaine a identifier un lieu de responsabilité, paroisse famille, discutions où je passe avant le Christ, comme un brigand et où je dois retrouver cette porte étroite qui transforme ma relation aux autres pour les guider non pas vers mon profit (comme le voleur) mais dans ses verts pâturages et cheminer avec eux dans une liberté, une humanité retrouvée d’une intimité personnelle avec Dieu : « En habitant la maison du Seigneur tous les jours de ma vie ».
C’est au cœur de cette liberté que Dieu me donne, qu’il me comble d’une vie en abondance.
Lors du partage d’évangile de jeudi , nous avons essayé de définir cette vie en abondance avec nos vécus. Je retiendrai : « un émerveillement dans l’aujourd’hui quelque soit ce que je fais ».
Mettons notre vie au service des autres en suivant le Christ pour vivre de cette vie en abondance et comme le dit le psalmiste vivons pleinement : « grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie. »
Cyril Malecot, diacre