Homélie de la vigile pascale – 4 avril 2021

Dans Homélies

Mc 16, 1-7

Frères et sœurs, j’aimerais pour entrer dans ce mystère de la Résurrection aborder un sujet difficile, un sujet qui nous échappera toujours qui est celui de la mort pour méditer paradoxalement sur la vie. Nous avons par le passé mais parfois un peu aujourd’hui tenté de transmettre la foi par la peur de la mort et surtout du jugement de Dieu à notre mort nous amenant au paradis, à l’enfer ou au purgatoire. En sortant heureusement de cette façon de faire, nous avons peut-être jeté le bébé avec l’eau du bain. Toutes ces réalités de l’après mort, Jésus à travers sa résurrection et à travers son enseignement qui reprend toute la Bible, nous donne de les percevoir, de les penser et de les espérer en ce qui concerne la vie éternelle. Avec toujours pareil ce grand principe dans notre foi : un déjà là et pas encore pleinement. Un déjà là, en nos vies de l’enfer où le Mal fait son œuvre, où Dieu est absent, un déjà là du purgatoire qui est le chemin de notre vie où nous sommes appelés à nous convertir, à nous préparer cette rencontre pleine et entière avec Dieu, un déjà là de la vie éternelle.

La crise du Covid ne met-elle pas en évidence notre incapacité à regarder et à accepter la mort ? Quand nous voyons ce qui se passe dans les Ehpad où nos anciens ont été coupés de toute relation pour les protéger mais de quoi les protège-t-on ? Et je veux choquer personne quand je dis cela.

Comme pour tout homme croyant ou pas, regarder la mort, c’est percevoir ce que nous voulons faire de notre vie aujourd’hui, ce à quoi nous voulons donner du poids, ce qu’il est bon de relativiser, ce qu’il est bon et urgent de vivre aujourd’hui. Et puis qui maitrise la mort ? N’est-ce pas une invitation chaque jour à remercier Dieu pour la vie comme un don ? une invitation à la confiance ? une invitation à reconnaitre notre fragilité, notre juste place par rapport à Dieu, aux autres et à notre création.

Il y a tant de formes de mort. Le péché, ce qui nous coupe de la vie dans sa relation avec Dieu, les autres, la création est déjà forme de mort. A quoi, devons-nous mourir, de quoi le Seigneur doit il nous sauver pour vivre pleinement ?

Pour nous chrétiens, la mort du Christ s’associe à sa résurrection. C’est prendre en compte, l’effroyable de la mort sans faire de la résurrection une happy new-end qui pourrait nous amener à négliger la mort injuste de tant de personnes en ce monde. Autre question, la croix serait-elle une manière de valoriser la souffrance pour mériter la résurrection ? La résurrection de Jésus fonde mon espérance pour aujourd’hui sur le fait que face au Mal, aux différentes formes morts en nos vies l’amour du Père est plus grand et nous arrache comme le Christ de la mort. Baptisé en Jésus pour sortir de la mort, dans l’amour du Père et guidé par l’Esprit.

Alors frères et sœurs, avec tous les sentiments bien légitimes face à la mort, prenons la en compte car c’est elle aussi qui nous ajuste et nous rappelle, ce à quoi nous sommes appelés à vivre et à espérer dès aujourd’hui.

Damien Guillot, curé.

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