3ème dimanche de Carême – 4 mars 2018 – Homélie 2
Ex. 20, 1-17 / Cor. A, 22-25 / Jn. 2, 13-25
Après la 1ère lecture :
Nous voici ce dimanche, comme les dimanches précédents, sur une haute montagne celle du Sinaï, montagne symbolique d’où Dieu s’adresse aux hommes et aujourd’hui par l’intermédiaire de Moïse. Et Dieu commence par se présenter, il est un Dieu différent des divinités d’alors, il est un Dieu libérateur : « je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras, pas d’autres dieux en face de moi. » Parce qu’il est un Dieu « libérateur », donc « bienveillant », qui donne des indications pour la vie de ceux qui lui font confiance, non pas des commandements menaçants, mais des paroles de vie, des repères pour entrer dans l’Alliance qu’il nous propose. Le psaume que nous allons méditer nous y introduit : « la loi du Seigneur est là pour redonner vie, pour réjouir notre cœur. »
Après l’Evangile :
« Cette maison, la prenez-vous pour une caverne de bandits ? » Qui a pu prononcer cette parole ? C’est un prophète, Jérémie, 7 siècles avant Jésus Christ ; il parle au nom de Dieu et ajoute « améliorez votre conduite pour que je puisse habiter avec vous en ce lieu ». Les scribes et les pharisiens se disent en voyant Jésus qui chasse les vendeurs du temple, « mais il se prend pour un prophète semblable à Jérémie ». Autre parole : « Ce jour-là, il n’y aura plus de marchands dans la maison du Seigneur. » Qui a prononcé cette parole et à quel moment ? C’est le prophète Zacharie, sans doute au début du 4ème sicle avant Jésus Christ ; ce jour-là… c’est pour nous parler du jour de la venue du Messie. Et voila que Jésus réalise ce que le Messie doit faire ! Il se proclame donc lui-même comme le Messie. Scandale ! Et surtout il parle de la maison de son Père qui a été transformée en maison de commerce. Son Père ? De nouveau, scandale pour les juifs et folie pour les païens, les grecs, dira Saint Paul.
Nous avons entendu raconter cet événement dans l’Evangile de l’apôtre saint Jean écrit plus de cinquante ans après la mort-résurrection du Christ, c’est donc le fruit de sa méditation et de celle de sa communauté, qui les a amenés à comprendre de plus en plus celui qu’ils avaient décidé de suivre ; c’est leur acte de foi que nous recueillons avec ces paroles de l’Evangile : Jésus est bien le Messie que le peuple juif a attendu confusément, sans trop savoir ce qu’il serait , mais il serait celui qui apporterait un mieux pour leur vie, celui qui les libérerait de tous les esclavages, un messie libérateur. Voyez tout ce que Jésus a fait pour son peuple, c’est donc bien lui, le Messie pour aujourd’hui. Le nouveau temple c’est Jésus en sa personne, à la fois homme comme nous et Fils de Dieu notre Père… Après la Résurrection, beaucoup ont cru en lui, mais pas tous.
A nous de voir, les signes de vie nouvelle qui sont en nous, parce que nous nous convertissons, et sont dans notre entourage, dans la société, dans le monde, signes qui nous font dire : « le règne de Dieu avance quand même, trop lentement mais à notre vitesse, au milieu de tout ce qui tendrait à nous faire douter ou désespérer… ». Seigneur, garde-nous sur ta route, dans l’Espérance.