2ème dimanche de Carême – 12 mars 2017

Avec la lecture du livre de la Genèse, nous avons fait aujourd’hui un retour important à la source de notre foi en Dieu, le Dieu unique reconnu par les juifs, les chrétiens et, avec des nuances de texte, par les musulmans.

Abraham part ! « Va vers le pays que je te montrerai » ; dans le texte hébreu, c’est très fort ; « va, pour ton bien, pour ton bonheur ». Toi qui n’as pas eu d’enfant avec Sara, ton épouse, vous allez devenir un peuple nombreux. Et il part avec les siens, il quitte ce à quoi il tenait, sans savoir où il va.
Mais, en laissant beaucoup derrière lui, il s’ouvre au projet de Dieu. Par toi, dans ta suite, la bénédiction de Dieu, sa bienveillance rejoindra toutes les nations de la terre. Voilà sa vocation ! Faire toucher la joie de l’amour de Dieu.
Nous distinguons déjà, dans le chemin qu’il prend, à la fois l’itinéraire qui sera celui de Jésus acceptant de donner jusqu’à sa propre vie, et notre propre vocation.

Paul dans sa lettre à Timothée nous a parlé d’une vocation sainte, la nôtre ! Quitter ! c’est se dépouiller, abandonner ce à quoi l’on est habitué, ce à quoi l’on tient, qui nous semble nous être devenu indispensable, ce que nous possédons qui parfois nous possède, certains de nos biens même s’ils ne sont pas très importants, certains de nos comportements blessants, certaines de nos habitudes que nous ne réfléchissons même plus, certaines addictions, alcool, drogues, utilisation envahissante (désordonnées) des nouveaux moyens de communication…

Quitter ! Un arrachement… mais pour aboutir à davantage de vie ! A un jeune qui se préparait au mariage, qui m’avait confié qu’il avait rompu avec l’alcool, j’avais pu dire devant sa joie de cette victoire : « pour moi cela a un goût de résurrection, compte sur le Christ et ton entourage pour tenir. »
C’est comme cela que nous pouvons vivre des transfigurations ; on ne se reconnait plus, on a fait l’expérience d’une libération, l’expérience de la joie que l’on reçoit quand la lumière du Christ, l’Esprit saint, nous a pénétrés, nous a traversés.

Prenons un moment devant le Seigneur pour penser à un arrachement qui nous est nécessaire, peut-être celui que nous nous sommes déjà fixés pour ce carême, lui demander avec une grande confiance, que sa lumière nous traverse et nous transfigure.