3ème dimanche de l’Avent – 11 décembre 2016
Mt 11, 2-11
Frères et sœurs, aujourd’hui, vous aurez quatre homélies pour le prix d’une et ne vous inquiétez pas, en un temps record ! Oui la parole de Dieu ce jour rejoint très fortement les trois ateliers que nous avons vécus et notre démarche d’avent : Dieu en Jésus Christ nous rejoint dans l’Eucharistie.
Tout d’abord le doute et la nuit de Jean Baptiste dans laquelle il est plongé. Jésus ne semble pas réaliser ce que Jean Baptiste attendait. Le doute que ce soit dans la foi ou dans l’amour n’est pas agréable à vivre. C’est une partie de notre existence souvent la plus intime qui est fragilisée. Comment le doute peut il être alors une chance ? J’avais peut être enfermé l’autre, enfermé Dieu et peut être m’étais enfermé dans certaines convictions ou certaines habitudes (c’est ce que la Bible appelle les idoles) et voilà que la vie et que la réalité me rattrapent et je mets à me questionner et peut être à douter ? Peut être que c’est l’occasion de s’arrêter, de prendre soin de la relation, de se reposer les bonnes questions, seul ou à plusieurs, de mettre des mots sur ce qui fait douter, questionner comme une occasion de redécouvrir et de repartir avec l’autre avec un petit a, ou un grand A. Souvent le doute dans la Foi est en lien avec deux choses.
Ensuite le mal et la souffrance. C’est la grande phrase que nous entendons de beaucoup : « Si ton Dieu existait, il n’y aurait pas tant de morts, tant d’injustices, tant de guerres » et finalement ce doute rejoint cette question pourquoi Dieu ne répond il pas à mes prières et pourtant comme dit la Parole de Dieu ce jour : le pays aride exulte et fleurit, le Seigneur fait justice aux opprimés, le Seigneur protège l’étranger, les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent. Qu’est ce que signifie que Dieu intervient en nos vies ? Dieu est et il me donne d’être. Dieu est lumière et il me donne de voir, moi qui suis si souvent aveugle, Dieu écoute et me donne d’écouter, moi qui suis souvent sourd. Dieu est amour, je peux ressentir qu’il m’aime et il me donne d’aimer et par là même de donner à percevoir à celles et ceux qui m’entourent cet Amour de Dieu qui nourrit ma vie. Comme le dit le texte de Musset étudié dans un atelier : « c’est toi Ö mon Dieu qui m’offres ces voix, ces visages, ces compagnons, ces mains, ces sourires, ces cœurs fraternels alors au cœur du silence et de l’absence, tu deviens par tous ces frères Parole et Présence fraternelles ».
Et dernière homélie, le lien entre la Parole entendue ce jour et le fait que Dieu nous rejoigne en Jésus Christ dans l’Eucharistie comme nous le propose notre livret d’avent pour ce troisième dimanche de l’avent. Je crois qu’il nous faut poser la question qu’est ce que le Royaume dont Jésus parle à la fin de l’évangile ? Le Royaume est une communion, une union avec. Une union avec Dieu comme elle nous l’est proposée dans ce petit bout de pain qui est son corps. Tu deviens celui que tu reçois, tu deviens avec les autres Christ ressuscité, relevé de toutes tes cécités, de toutes tes boiteries, de tous tes lieux de mort pour en vivre et pour aimer.