Homélie 4ème dimanche de carême- 14 mars 2021
Repérons dans la Parole, ce qui est don de Dieu et ce qui n’est pas ajusté en nos vies.
En ce WE, porté par la route messe, nous sommes invités à percevoir à quel point la prière communautaire, l’eucharistie est une source, une nourriture pour notre foi. La prière chrétienne, comme la traduction du mot eucharistie l’indique est d’abord un merci. Merci pour ce que Dieu donne. Alors qu’est-ce qu’il donne ? Vous le savez, j’aime à dire que Dieu ne donne rien mais qu’il se donne. Qu’il se donne à travers son Esprit aux multiples dons et fruits de paix, de joie, de foi etc, qu’il se donne à travers son Fils Jésus pour manifester son Amour, et la vie qu’il veut nous offrir lui notre créateur, la vie éternelle cette vie pleine de communion les uns avec les autres et pleine de communion avec Dieu.
A travers la vie de Jésus, son élévation sur la croix, sa mort et sa résurrection, nous percevons comment l’amour du Père qui relève le Fils de la mort est un amour qui nous sauve. Alors de quoi Dieu nous sauve-t-il ? De la mort et quand nous serons morts physiquement, nous verrons mais déjà aujourd’hui je fais l’expérience que son amour, son pardon, sa lumière, son Esprit me relèvent de bien des formes de morts, de violences, de replis qui peuvent toucher ma vie. C’est que nous appelons le péché. Tout ce qui nous coupe de l’amour de Dieu, des autres et de nous-mêmes. La parole d’aujourd’hui vient nous éclairer sur diverses formes de péchés non pas d’abord pour se fouetter mais pour s’en libérer à la grâce de Dieu, par lui avec lui et en lui nous dirons tout à l’heure.
Dans la première lecture, le peuple multiplie les infidélités, profane la maison de Dieu, méprise ce qui peut venir de Dieu, profane le sabbat. Je m’arrêterai juste sur ce dernier point. A Villeurbanne, nous pouvons parfois un peu nous moquer de nos frères juifs sur toutes les manières qu’ils ont de vivre le sabbat et pourtant est ce qu’ils ne nous réveillent pas sur le fait de savoir s’arrêter sur l’essentiel, la famille, Dieu, la contemplation, est ce qu’ils ne nous interpellent pas à faire de nos dimanches des temps de déconnexion, de non travail ?
Oui frères et sœurs, c’est bien de luter contre ce qui peut être notre péché, nos zones d’ombre mais l’ombre, tu ne la chasses pas à la force du poignet mais en y mettant la lumière, en développant tout ce qui est déjà lumière dans ta vie, en accueillant cette lumière de Dieu dans ta vie. Tout homme quelque sa foi ou non foi qui aime connait Dieu, connait le Christ nous dit St Jean, est dans sa lumière nous dit le Christ en Matthieu 25. (Quand tu l’as fait à un ces petits, c’est à moi que tu l’as fait). Alors comment entendre cette phrase : Celui qui ne croit pas est déjà jugé. C’est d’abord une interpellation pour nous-mêmes. Laissons Dieu, s’occuper de ceux qui ne croient pas. Toute relation en nos vies fait celui ou celle que nous sommes. C’est pareil avec Dieu, croire en lui, c’est se donner la possibilité de s’ouvrir à cette relation unique, qui vient me pétrir, me donner d’être, de me déployer. Ne pas croire, pour nous chrétiens, c’est fermer la porte, là où Dieu peut nous emmener.
Pour me résumer, je dirai comme nos frères et sœurs Musulmans, : in’challa, fondons nos vies à la grâce de Dieu, et pas que sur nos propres forces ; un Dieu qui n’est pas un marionnettiste ou un magicien mais un Dieu qui se donne.