Homélie 3ème dimanche de carême- 7 mars 2021

Dans Homélies

dimanche, 3ème Semaine de Carême — Année B

Je ne sais pas si vous connaissez ce livre d’éducation : Du bon usage de la violence.

Avec le sous titres encore plus provocateur : « Le Royaume des cieux est annoncé et chacun use de violence pour y entrer » Lc 16,16 (traduit un peu plus softement dans la TOB : « met toutes ses forces pour y entrer »

Je trouve ce livre particulièrement ajusté à ce texte, ce n’a pas tous les jours, que Jésus est en colère et pas une petite.

Juste après le premier miracle de Jésus à Cana. Alors qu’il arrive à Jérusalem, qui se traduit : « ville où la paix apparaitra ». Le brouhaha d’une vie encombrée de marchand, de bénéfice de réussite, de sacrifice vient le blesser au plus profond.

Si ces mots ne nous parlent que de loin avec le temple, il nous rejoigne directement lorsque Jésus assimile le temple à son corps. Il annonce sa résurrection, il annonce la nôtre aussi.

Et ce temple, c’est nous « pourtant il faut quand même bien »

Nous aussi, par lui, nous sommes le temple du Saint Esprit, la maison du Père.

Pourtant : « il faut bien quand même » des sacrifices visibles                     => pour plaire à Dieu.
Pourtant : « il faut bien quand même » des vendeurs pour ses animaux,
« il faut bien quand même » des changeurs pour convertir la monnaie => et faire un peu de profit.
Est-ce à cela que nous sommes appelés nous Chrétien ?

Nous sommes invités à chasser de notre vie la compromission avec le mal, les petits arrangements « Haïe le mal, fait ce qui est bien. » Ps 34:14

Et de revoir notre construction de vie, le temple s’il a fallu 46 ans pour bâtir le temple, pour ma vie j’en suis pour le moment à 42 ans pour la construire, la sécurisé.
Dieu me propose de faire du neuf avec moi en 3 jours !
3 jours c’est le temps de Dieu : celui de la foi celui du désir, celui de la confiance, de la résurrection.
Suivons le Christ dans cette colère en balayant tout ces « il faut quand même bien ».

Son désir pour moi, pour son temple

100% réussir à 100% se donner.

Plus de recherche de profit, plus de recherche de réussite, plus de recherche de gloire, juste un cœur libre et ouvert aux imprévues de Dieu et à la présence des autres.

A l’image de Mère Theresa, à qui il a fallu 39 ans pour qu’elle quitte son ancienne vie pour s’occuper des plus pauvres et trouver sa vocation. Faisons de la place pour ne garder que 3 axes :

  • Le don de mon travail, de ma vie, de ma souffrance,
  • L’accueil de l’autre dans son intégrité : ma femme, mes collègues, les gens que j’encadre, mon voisin : pour bâtir la première partie de ma relation à Dieu : la « commune »
  • Auquel s’ajoute la rencontre, l’union avec Dieu «commune-union »

Me laisser rythmer par les imprévus de Dieu au cœur de notre vie, avec cette question en tête : « qu’est-ce que Dieu veux que je vive avec lui aujourd’hui ? »

Porté par cette prière de Bienheureux Charles de Foucauld : « Fais de moi ce qu’il te plaira, quoi que tu fasses de moi, je te remercie, je suis prêt à tout, j’accepte tout pourvu que ta volonté ce face en moi en toute créature ». Pourvu que ta volonté ce face en moi en toute créature.

Être là où Dieu nous attend, voilà ce qui est à mettre comme unique programme de ma vie et quelle joie lorsque j’arrive à le vivre. Voilà le programme de notre semaine, de notre vie.

Je terminerai par la découverte de Sainte Thérèse qui s’interroge sur le fait que nous n’ayons pas tous la même vocation :

« Jésus a daigné m’instruire de ce mystère.
Il a mis devant mes yeux le livre de la nature et j’ai compris que toutes les fleurs qu’Il a créées sont belles, que l’éclat de la rose et la blancheur du Lys n’enlèvent pas le parfum de la petite violette ou la simplicité ravissante de la pâquerette…
J’ai compris que si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure printanière, les champs ne seraient plus émaillés de fleurettes […].
La perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu’Il veut que nous soyons… »

Conclusion

Faisons du ménage efficace dans nos vies pendant ce Carême pour entendre, vivre de sa parole et devenir ce qu’il veut que nous soyons, dans la joie de notre vocation.

Cyril Malecot, diacre.

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