Homélie dimanche du Christ Roi – 22 novembre 2020

(Ez. 34, 11-17 /  Ps. 22 /  1 Cor.15, 20 …/ Mt. 25, 31 …)

J’ai pu voir, il y a une semaine à la TV, sur Arte, je crois, un reportage sur ceux qui font le chemin de Compostelle (Compo-stelle : Champ d’étoiles). S’y croisent des croyants de toutes sensibilités, des personnes en recherche, d’autres qui se disent agnostiques.

Ils empruntent ce chemin, prêts à accueillir l’imprévu des rencontres, des paroles échangées, l’esprit ouvert à l’imprévisible, à l’inattendu, sans savoir ce que sera demain. Au bout de ce chemin, après d’autres étapes, ils vont arriver à ce lieu qui,  depuis des siècles attire : la ville de Compostelle.

Nous sommes sur un chemin, nous finissons une étape avec ce dimanche du Christ- Roi ; c’est le dernier dimanche de ce temps, une étape qui nous dit vers qui nous avons marché, librement : Jésus le Christ, nous avons marché de manière responsable, vers son  Royaume de fraternité, royaume de l’amour donné d’un Dieu qui est Père. Quel regard portons-nous quel regard je porte sur ce trajet parcouru depuis une année ? Quelle place a eu le Seigneur, que le prophète Ézéchiel nous présentait comme un berger qui veille, qui prends soin de toutes les brebis de son  troupeau ; ce bon berger qui nous ramène quand nous frôlons la mort spirituelle, dont nous parlait l’apôtre Paul dans sa lettre aux Corinthiens, quand nous sommes égarés, loin de la vie du Christ ; Berger qui sait nous communiquer ta présence, ta force, ton Esprit, Saint.

Ce chemin il a pu nous conduire vers toi Seigneur, toi qui t’identifies, parce que tu les habites, à  ceux qui ont faim, qui ont soif, affamés par tout ce que la vie leur refuse, toi qui t’identifies à ceux qui n’ont pas l’habillement, la bonne santé, la liberté d’aller et venir, prisonniers d’eux-mêmes, de leurs liens social défaillants, de leurs addictions. Et nous en faisons partie, regardons bien ! Prisonniers aussi de faire ta rencontre parce que trop pris par ce qu’il y a à faire ou par tout ce que nos sociétés nous présentent comme des chemins de bonheur.

Heureusement sur ce chemin, en le regardant, en le contemplant, nous pouvons, en toute humilité, t’entendre et t’apprécier, Christ-Roi, qui nous dit : ‘chaque fois que vous avez pris ce qui a été mon chemin, moi le Fils du Père, le chemin de la fraternité divine, c’est avec moi que vous étiez réellement en communion’.  . . . . . Et puis, heureusement, notre chemin, parfois douloureux, n’est pas terminé ; une nouvelle étape est devant nous avec ce temps de l’Avent qui s’annonce ! Fratelli tutti !

Henri Moine, prêtre.