12è dimanche du temps ordinaire – 19 juin 2016

Luc 9, 18-24

Frères et sœurs, je crois que ce texte nous pose trois questions.

La première : Qui est ce Jésus pour nous ? Qui se décline en diverses questions : Comment comprenons-nous cette phrase de Pierre : « tu es le Christ, le Messie de Dieu ? » Le Christ n’est il qu’un homme, que nous dit-il de Dieu ?
Je pense que cette question change notre manière d’envisager notre foi. Si dans la foi, je tente de faire confiance dans le fait que Jésus est pleinement Dieu et pleinement homme alors par exemple cela me donne de comprendre :

• à quel point Dieu veut se révéler à nous, se faire proche de nous.
• à quel point Dieu est relation, relation avec les autres et c’est au cœur de ce qui est vécu dans notre vie d’homme et de femme que nous sommes invités à découvrir Dieu, relation dans la prière où nous sommes invités à lui parler à l’écouter comme avec un ami
• à quel point il nous appelle dans cette relation avec nous à vivre de ce qu’il est pour notre plus grand bonheur, notre plus grande joie.

Mais comme tout type de relation, l’autre est beaucoup plus que ce que j’en perçois. Si le Christ nous révèle complètement Dieu, nous n’avons jamais fini de découvrir ce qu’il nous révèle et nous percevons alors que le Christ agit et est présent dans toute vie humaine et dans toute religion.

2ème question : Comment comprenons cette phrase de Jésus : « il faut que le Fils de l’homme souffre soit tué et que le 3ème jour il ressuscite » ?
Je crois qu’il ne faut pas comprendre cette phrase comme l’humanité était tellement nulle qu’il fallait que le Fils de Dieu soit offert en victime pour le pardon de nos péchés. Mais c’est une invitation à comprendre comment dans cette logique du don de sa vie jusqu’au bout, Jésus témoigne d’un amour qui nous engage, nous met à sa suite. Un amour que nous pouvons accueillir pour en vivre et alors oui être sauvé de ce qui peut être péché en notre vie.

Et nous sommes alors déjà sur la réponse à la 3ème question :
Comment comprenons-nous cette phrase : « celui qui veut marcher à ma suite qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix. Celui qui veut sauver sa vie la perdra mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera ? »
C’est une invitation à vivre de cette vie de Dieu qui nous tourne vers nos proches et vers ceux qui sont plus loin dans cette logique du don ; à vivre les croix en nos vies dans la présence et le soutien que Dieu peut nous apporter. Une logique du don qui donne du sens et de la joie en nos vies. Un exemple pour illustrer cette phrase d’évangile que mon grand père avait résumé en qui perd gagne. Et c’est pourquoi comme chef d’entreprise, il embauchait des chômeurs de longue durée, à priori pas très rentable sous l’angle économique, mais sous l’angle humain et donc divin : quelle joie de voir ces hommes et ces femmes s’en sortir !