Fête du Corps et du Sang – 29 mai 2016
Ge.14, 18-20 / 1ère Cor. 11,13-26 / Lc. 9, 11b-17
Arrêtons-nous sur les premiers mots de ce passage de l’Evangile de Luc.
Jésus parle aux foules ; de quoi ? du Règne de Dieu ; et tout de suite, Luc ajoute qu’il guérissait ceux qui en avaient besoin. A quoi pense-t-il à ce moment- là : à ceux qui sont autour de Jésus et qui ont besoin de trouver un logement pour la nuit et de quoi se nourrir.
Quand nous parcourons l’Evangile, nous voyons que les guérisons de Jésus sont de plusieurs ordres, physiques et aussi d’ordre moral et spirituel. Avec une attention particulière pour ceux qui n’ont pas la fierté de dire qu’ils existent, qui se sentent indignes par rapport aux autres auxquels ils se comparent, qui souffrent du mépris de leur condition, que l’on résume sous le nom : « pauvres ». En face il y a « les riches égoïstes » (parce qu’il y a beaucoup de riches généreux) ; Jésus veut les guérir de leur égoïsme, de leur cœur fermé, habité par l’indifférence. Le Règne de Dieu c’est partout où la communion, l’amour de Dieu doivent régner.
Dans le même sens : seconde lecture aujourd’hui : quand l’apôtre Paul écrit aux corinthiens, il leur transmet ce qu’il a reçu du Seigneur par la bouche des apôtres: c’est le dernier repas que Jésus a vécu avec eux, « vous ferez cela en mémoire de moi » ; c’est au verset 23. Mais il faut lire deux versets plus hauts dans la lettre de Paul, pour découvrir comment il leur passe un savon ; « quand vous vous réunissez, ce n’est pas le repas du Seigneur que vous prenez. Car chacun se hâte de prendre son propre repas. En sorte que l’un a faim tandis que l’autre est ivre. » « Faites cela en mémoire de moi », c’est faire le repas de Jésus, mais aussi tout ce que Jésus y a attaché, en particulier le lavement des pieds dont parle l’évangile de St Jean.
Comme une équivalence proposée par Jésus entre le repas et l’attitude de service, le don de soi, et le culte à rendre à Dieu ; ce que l’on retrouvera dans le texte du jugement dernier « j’avais faim . . . »
Quand j’entends quelqu’un dire : « « j’ai loupé ma messe », je pense de suite à l’amour du frère qui est lié à l’amour de Dieu et qui mérite que l’on se pose la même question. L’un renvoyant toujours à l’autre et inversement. Le Règne de Dieu c’est laisser régner en nous, en moi, l’Esprit du Christ ; c’est ainsi que nous devenons ce que nous recevons : le Corps du Christ.
Quel bonheur de pouvoir vérifier dans un temps de prière devant toi, Seigneur, que notre communion eucharistique a correspondu à la communion plus forte que nous avons pu avoir avec tel ou tel de notre entourage : Cohérence entre le Christ reçu et l’attitude qui nous engage envers nos frères comme nous avons pu y réfléchir en carrefour, dimanche dernier. « Faites tout cela en mémoire de moi ! » Fais-nous vivre tout cela, Esprit de Pentecôte. H.M.