5ème dimanche de Carême – 18 mars 2018
Jn 12, 20 -33
Jésus vient de rentrer à Jérusalem acclamé comme un roi. Des Grecs veulent voir Jésus. C’est tout l’enjeu pour nous frères et sœurs : voir Jésus et donner à voir Jésus. Pourquoi ?
Parce que Saint-Jean nous le dit : « Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté (et c’est déjà en cette vie), nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est ». Devenir semblable à Jésus, c’est être en communion d’amour avec tous ceux et toutes celles que nous rencontrons et avec Dieu. Cette communion je crois est ce que l’on appelle la vie éternelle une vie qui commence dès aujourd’hui, qui donne sens et rend heureux.
Alors comment voir Jésus ?
Tout d’abord dans l’Évangile, nous pouvons contempler sa proximité avec tous pauvres et riches, juifs ou païens. Il rencontre, il accueille, il guérit, il prend soin, il relève, il pardonne, il donne sens. Tout cela, il le fait au nom du Père dans une communion d’amour avec le père et le sommet de cet amour de Jésus pour nous se manifeste sur la croix. Et là nous devons contempler cet amour qui nous sauve dont Henri a très bien parlé la semaine dernière.
J’entends souvent “pourquoi Jésus devait mourir sur la croix pour nous sauver ?”. Je crois que ce qui nous sauve c’est l’amour et que Jésus n’a pas besoin de souffrir pour nous sauver mais son amour de l’humanité passe par la croix car l’humanité l’a rejeté. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Dieu aime jusqu’à accepter d’être rejeté. La croix est le signe de la barbarie humaine, est le signe de tout ce qui peut être mort ou de mise a mort dans notre vie et même là le Christ n’est pas absent. La gloire de Dieu c’est ce poids d’amour efficace de Dieu en nos vies. Le sommet de la gloire de Dieu est dans cet amour qui se donne sur la croix et qui ressuscite le Fils. Le grain de blé doit tomber en terre mourir pour donner du Fruit.
Alors concrètement en nos vies, comment à partir de cette contemplation de Jésus dans l’Évangile le voir ?
Tout d’abord le suivre, tenter de vivre comme lui dans cette communion d’amour avec celles et ceux qui nous entourent et avec le Père. Tout homme qui aime connait Dieu nous dit Saint-Jean, fait l’expérience de Dieu. Prenons le temps de déposer dans notre prière ceux et celles qui nous sont donnés d’aimer dans nos familles, nos collègues, dans nos quartiers, notre pays, notre monde.
Et puis de quoi le Père par Jésus peut me sauver ? Qu’est-ce qui doit mourir dans ma vie pour porter du fruit, quelle image de moi, quel type d’activité doit mourir ?
Tout cela n’a pas pour but de nous culpabiliser mais de vivre de cette vie éternelle dès aujourd’hui.
