8ème dimanche ordinaire – 27 février 2022
8è dim. C (Ben Sira 27, 4-7 // 1 Cor 15, 54 58 // Lc. 6, 39-45)
(Après la 1ère lecture) : Avec cette lecture de Ben Sira nous venons d’entrer dans ce temps de la liturgie de la Parole de Dieu. Nous sommes entrés dans la rencontre, dans la communion avec Dieu, par Jésus verbe de Dieu, Parole de Dieu. Cette parole que nous venons d’entendre disait : « on juge l’humain en le faisant parler ; ainsi la parole fait connaitre les sentiments.» En lisant ce message de Ben Sira le Sage, j’ai pensé aux couples qui se préparent à leur vie commune, même ceux qui ne passeront ni par la mairie, ni par l’Église. Ils connaissent bien cette période d’apprivoisement mutuel, que les anciens évoquaient avec leur période de fréquentation. Se fréquenter pour se connaitre. C’est certainement ce qui a manqué entre les pays pour en arriver au conflit que nous connaissons entre Russie et Ukraine, des villes bombardées, des civils obligés de fuir dans les pays voisins, nous retrouvons ce mauvais souvenir des atrocités nazis de la dernière guerre ; tout un pays président en tête, qui se jette dans la résistance avec déjà beaucoup de morts. Partout la question de pose : Comment être solidaire ? L’apôtre Paul dans sa lettre aux Corinthiens va nous dire au nom du Seigneur, que la peine que nous nous donnons pour la justice n’est pas perdue, c’est bien l’œuvre du Seigneur.
(Après l’Évangile) : Avec les deux premières lectures une conviction a pu se renforcer en nous : c’est en se parlant que l’on arrive à se connaitre et il faut savoir y donner du temps. C’est ce qui construit nos relations, notre fraternité, nos amitiés sociales comme le dit le pape François dans sa lettre « fratelli tutti » En nous, humains fragiles, c’est l’Esprit saint qui construit notre ressemblance avec Christ, avec Dieu.
J’ai habité Vaulx-en-Velin en équipes de prêtres, et j’ai encore le souvenir de paroles de nouveaux habitants auxquels on avait dit : « tu vas habiter Vaulx, d’accord on connait.» On connait, sans jamais y avoir mis les pieds ; La mauvaise réputation précède souvent les personnes et les quartiers et l’on se fait du mal, on blesse des personnes.
C’est la même logique qui fait que des couples se fréquentent, veuillent se connaitre avant leur engagement et réfléchir à leur relation à Dieu. On l’appelle dans la bible « le Dieu de l’Alliance, » à fréquenter, pour l’aimer. Question : Quel visage de Dieu donnons-nous à notre entourage ? Écoutons le prophète Osée (ch. 2, 21), il donne la parole à Dieu qui dit à son peuple: « je te fiancerai à moi, pour toujours…par la justice, la bonté, la compassion et la fidélité et tu me connaitras, moi l’Éternel.
Henri Moine, prêtre