15ème dimanche du temps ordinaire – 11 juillet 2021
À la lumière des exercices spirituels jésuites qui nous invitent à demander une grâce au Seigneur à la lecture d’un évangile, je lui demanderai bien pour ce week-end celle d’être missionnaire personnellement et en communauté. Il me semble que cet appel résonne particulièrement aujourd’hui dans notre société où beaucoup de nos contemporains ne connaissent rien de Dieu et où nos références chrétiennes qui guidaient nos manières d’agir ne sont plus connues. Le témoignage en actes reste à mon avis le meilleur mais il doit être explicité alors regardons l’évangile
Après ces premiers chapitres de l’évangile où les disciples ont été appelés par Jésus, ont partagé sa vie et ont été témoins de son enseignement et de ses miracles, c’est maintenant Jésus qui les appelle à la mission et les envoie. Nous remarquons que les envoyés vont être appelés à prolonger les actes et les paroles de Jésus. Jésus leur donne autorité, ils agissent au nom de Jésus.
Cela nous donne de quoi méditer en nos vies. Comme disciple qu’est-ce que je perçois, qu’est ce que j’accueille, qu’est ce que je vis de la présence de Jésus dans ma vie. Est-ce son amour, son pardon, sa lumière, sa résurrection, ses paroles ou ses actes etc ? A quoi, avec qui, où est ce que je perçois que Jésus m’appelle ? L’évangile ne dit l’enseignement qui doit être porté, il y a une liberté de témoigner en fonction de ce que nous sommes, de ce que nous avons reçu gratuitement. La simplicité, la dépendance des envoyés dit aussi quelque chose de ce qu’ils transmettent. C’est un don qu’ils ont eux-mêmes reçus et qu’ils transmettent à leur tour.
Jésus les envoie 2 par 2. C’est toujours pareil, nous ne sommes jamais chrétiens tout seul pour prier mais aussi pour vivre la mission. La présence de l’autre nous empêche de nous annoncer nous nous-mêmes. Nous annonçons autre chose, quelqu’un d’autre.
La mission comme le rappelle l’évangile laisse toute liberté aux personnes rencontrées. Cela ne signifie pas que rien ne leur sera manifesté.
Et puis, il est beau d’entendre cette invitation à prendre son temps. Nous ne sommes pas là pour faire du chiffre, pour convertir. J’aime cette phrase de Sainte Bernadette de Lourdes qui parle au curé de ses apparitions : Je suis chargé de vous le dire, pas de vous convaincre. C’est Dieu dans la liberté des personnes rencontrées qui fait ensuite dans le secret son œuvre.
Damien Guillot, curé.
