Homélie 18ème dimanche du temps ordinaire – 02 août 2020
2020 08 02 Homélie 18ème dim. (Is. 55, 1-3 / Ro. 8, 35-39 / Mt. 14, 13-21)
Voici donc un temps donné par la liturgie pour nous laisser conduire vers notre Dieu. Aujourd’hui il se découvre davantage, c’est un choix, dans la première lecture, du livre du prophète Isaïe, dans la bible juive, notre A.T. et dans l’évangile de Matthieu, N.T., bonne nouvelle du Ressuscité. Nous avons remarqué leur proximité malgré les nombreux siècles qui les séparent ; on y parle de manger et boire pour se nourrir, mais qu’y a-t-il à nourrir en nous ? Avec le prophète Isaïe : c’est Dieu qui parle au retour de l’exil de 50 ans à Babylone : « vous qui avez soif, venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer » ; Étonnant ! et il continue à laisser parler Dieu : « Écoutez-moi bien, prêtez l’oreille, venez à moi, écoutez et vous vivrez, je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle, » non pas seulement avec des viandes savoureuses mais « pour que vous viviez ! » le Seigneur-Dieu propose de nous nourrir pour une vie en alliance éternelle ; nous sommes toujours dans la bible juive, notre premier testament. Avec l’évangile de Matthieu, ce sont les disciples qui disent leur inquiétude devant cette foule qui a rejoint Jésus ; l’endroit est désert, éloigné de tout ; en fin de journée ils disent à Jésus : renvoie-les pour qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture. Jésus, plein de compassion, pris aux « tripes » avec toute sa générosité, enchaine autrement qu’on ne l’imaginerait: « donnez-leur vous-même à manger ! Alors qu’ils n’ont que quelques pains et poissons pour plus de 5000 hommes ; mais le désir de Jésus est bien de les associer à la vie, à la santé de cette foule qu’il vient lui-même de nourrir de sa parole : « apportez-moi ces pains et ces poissons. » Jésus rompt le pain, le donne aux disciples et ceux-ci le donnent à la foule, qui est rassasiée et il en reste.
Prophète Isaïe, dans la bible juive, et Évangile de Matthieu, deux passages de la parole de Dieu, importants l’un et l’autre, alors que nous, catholiques, savons très mal donner l’estime nécessaire au premier testament, (ancien,un peu dépassé !), la bible juive ! Du temps de Jésus les évangiles n’existaient pas, la bible de son peuple était sa nourriture. Ces deux passages nous invitent donc à dépasser les impressions d’une première lecture trop rapide et à accueillir la rupture à vivre avec les habitudes de consommer de nos sociétés: acheter sans argent et puis ne rien acheter du tout, comme pour dire : Dieu donne en abondance et gratuitement ; l’important est de bien nourrir tout ce qui nous fait homme et femme, de vivre humainement, d’entrer dans une alliance éternelle avec Dieu vivant en Jésus Christ. Une rupture à vivre avec un dieu bienfaiteur (comme une divinité bienfaitrice) à qui nous demandons de tout nous donner, comme des enfants qui ont pris l’habitude de trop compter sur leurs parents ;
Ce n’est pas le chemin pour grandir dans l’amour de Dieu.
Nous avons peu de choses, quelques pains et poissons, multiplions les avec l’Esprit de Jésus pour que vienne le peuple fraternel de ton Royaume, Seigneur Jésus.
Henri Moine, prêtre.