Homélie de l’Ascension – 21 mai 2020
Actes 1, 1-11 ; Éphésiens 1, 17-23 ; Matthieu 28, 16-20
Avec cette fête de l’Ascension, où le Christ se donnera à être présent de manière différente à ses disciples, cela nous donne de méditer sur l’Église. Au vu du contexte actuel, est-ce que nous continuer d’aimer l’Église ?
Les évangiles écrits bien longtemps après la mort du Christ sont pétris de l’expérience de la présence du ressuscité. Nous ne pouvons pas réduire les évangiles à la présence de Jésus avant sa mort et les actes des apôtres comme le temps de l’Église. Les évangiles expriment déjà quelque chose de ce qu’est l’Église.
Quelle expérience, les apôtres ont-ils fait entre la mort du Christ et l’Ascension où la communauté rencontre le ressuscité, où celui-ci nous dit le livre des actes des apôtres enseigne ses disciples sur le Royaume ? Je ne suis pas sur qu’ils aient fait une expérience de la présence du Christ différente, de ce qui est décrit dans les évangiles et de notre expérience de la présence réelle du ressuscité dans nos vies. L’enjeu est là. La rencontre du ressuscité qui nous donne d’accueillir ce Dieu auquel nous croyons. Il n’y a pas aujourd’hui, le temps de l’Esprit après le temps du Christ qui aurait suivi le temps du Père, décrit dans l’Ancien Testament. Dieu unique, Père, Fils et Saint Esprit est présent de tout temps. Dans le souffle de l’Esprit, nous accueillons le ressuscité qui nous sauve et nous donne de vivre cette intimité du Père et du Fils dans l’Esprit et qui souhaite nous donner sa vie. C’est à la lumière de cette bonne nouvelle que je lis la parole qui demande à l’Église d’être des témoins jusqu’aux extrémités de la terre, de donner la possibilité à toute personne d’être associée par son baptême à la résurrection du Christ et à découvrir cette vie de Dieu et son salut.
A travers ces mots de Vatican II, l’Église comme Peuple de Dieu, temple de l’Esprit et Corps du Christ, nous percevons en quoi l’Église est signe de la présence de Dieu (l’Église est dite sacrement). Les mots de St Paul aujourd’hui sont extrêmement forts : le Père a fait du Christ « la tête de l’Église qui est son corps, et l’Église, c’est l’accomplissement total du Christ ». Par ce qu’elle est, elle donne de faire l’expérience de Dieu et de son salut donné à toute l’humanité. Il y a bien sur d’autres médiations pour faire cette rencontre de Dieu. Mais aujourd’hui au vu du contexte actuel où tant de raisons nous donnent de désespérer de l’Église :
- Comment je définis l’Église, comment j’y perçois ma place ?
- Est-ce que je perçois son rôle sacramentel pour notre monde ? pour moi ?
- Comment j’accueille ce qui est choquant de la part de certains membres et de son institution qui est une partie de l’Église ?
- Comment je perçois ma responsabilité pour que notre communauté soit Peuple de Dieu, Corps du Christ et Temple de l’Esprit ?
Damien Guillot, curé.