Homélie 5ème dimanche de Pâques – 10 mai 2020
Homélie du 5ème de Pâques. (Act. 6, 1-7 / 1P. 2, 4-9 / Jn. 14, 1-12)
Aujourd’hui, quand j’appelle quelqu’un au téléphone ou si je le rencontre (masqué) dans la rue, j’ai du mal à lui demander : « comment vas-tu ou comment allez-vous ? » D’autant plus difficile si je connais mal sa situation familiale, logement à l’étroit ou sans problème, sécurité de l’emploi ou non, salaire …, entente plus ou moins bonne ?
Et chaque fois devant des difficultés, viens une autre question : « mais que dois-je faire ? je ne sais pas, nous ne savons pas ! » Comment vais-je vivre ce deuil ? Comment vais-je ne pas être seul pour faire face, pour garder le moral, l’espoir et même l’espérance ? S’y ajoutent les questions de l’après confinement : quel sorte de soutien apporter aux enfants ? quels matériels aurons-nous pour continuer à nous protéger du virus ? quels projets pouvons-nous faire pour nos vacances ?
Et puis comment avoir bientôt une vie paroissiale renouvelée, enrichie par tout ce que nous aurons vécu et inventé, Je ne sais pas trop, encore ! Le confinement n’aide pas à être paisible avec ces questions qui sont nouvelles ; mais ce que nous savons c’est qu’il va falloir continuer à penser « nous » et pas « je »; nous pourrons dire ‘je sais’, seulement en dialogue avec d’autres, ensemble !
. . . Nous avons entendu les textes de la liturgie de ce 5ème dimanche de Pâques et peut-être même les avons-nous lus ou écoutés plusieurs fois, tellement ils sont riches. Avec l’Évangile de Jean nous sommes situés au delà de la mort de Jésus, en période de Résurrection, si l’on peut oser ce terme. Les disciples parlent avec le Ressuscité !
C’est énorme ce que je suis en train de dire, ils parlent avec (un / le) Ressuscité ! et il dit : je pars vous préparer une place ; là où je suis, vous serez vous aussi, auprès de moi. « Mais nous ne savons pas où tu vas, ni le chemin à prendre ! »; Et Jésus répond à Thomas : Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! Puis il dit à Philippe : « qui m’a vu a vu le Père. Je suis dans le Père et le Père est en moi. »
Une telle proximité de Dieu avec un homme, avec les hommes, c’était assez impensable pour les prophètes de notre premier Testament. ‘On ne peut pas voir Dieu sans mourir ou seulement le voir de dos’. C’est dire la crainte à avoir avec lui tellement il mérite le respect.
Mais Jésus Ressuscité lui, a parlé avec les femmes au tombeau, avec les disciples réunis au Cénacle, avec ceux qui rentrent à leur village d’Emmaüs ; et ceux-ci ont sur leur chemin, « le Pain partagé » le « Signe eucharistique de son Identité », de sa présence bien réelle quand nous le mangeons. Voila bien un nouveau chemin !
Écoutez bien, Thomas et Philippe, quand vous me connaitrez, vous comprendrez combien je suis votre Chemin, et votre Vie ; vous ne direz plus « nous ne savons pas quel chemin prendre ! » Seigneur, tu es vraiment notre chemin, parce qu’il y a en toi : et l’homme et le Fils de Dieu.
Avec les baptisés en tous lieux et de tous les temps, méditons l’appel que lance l’apôtre Pierre, dans la seconde lecture de ce jour : « bien-aimés, approchez-vous du Seigneur Jésus, il est la pierre vivante, précieuse devant Dieu ; vous êtes une nation sainte, un peuple » Alors, oui, approchons-nous, ensemble.
Merci à toi Jésus le Ressuscité, tu nous as laissé ton Chemin de vie, à poser sur le nôtre et tu nous donnes ton Esprit saint pour trouver notre vie avec toi.
Henri, prêtre.
Merci pour ce commentaire qui nous aide à continuer le chemin.