5ème dimanche ordinaire – 9 février 2020
Mt 5, 13-16
“A la fin, nous nous souviendrons, non pas des mots de nos ennemis, mais des silences de nos amis. “
J’ai choisi ses mots, empreints de gravité, de Martin Luther King sur le silence, car si tous les textes convergent vers cette nécessité de transmettre la bonne nouvelle qui nous habite, il y a un paradoxe dans l’évangile, avec les exemples fournis.
Il n’y a aucune transmission orale de proposer, aucune parole, la transmission se fait en silence. Cela tombe bien, la parole, c’est souvent notre principale peur.
Certain ont déjà expérimenté cet appel à évangéliser, lors du WE paroissial de cette année, sur le thème “allez vers”.
A leur suite, je vous invite, à faire un détour par nos peurs
puis, à voir la nécessité d’être signe, dans ce silence visible
pour finir quel en est l’unique but.
Les peurs
Je vois 2 peurs qui nous sont propres, et la dernière c’est celle de Jésus :
1) Nous avons souvent peur
– de parler, d’avoir une trop grande visibilité dans ce monde de respect de la liberté de chacun
2) Nous avons souvent peur
– de ne pas être à la hauteur. De ne pas être capable. La peur que même Saint Paul nous partage dans la 2ème lecture, il est tremblant de peur.
Cependant, aucune de ces 2 peurs ne correspond à la parole de Jésus :
Vous êtes le sel de la terre vous êtes la lumière du monde. ”
C’est un état de fait (de fête). Nous sommes ses témoins, tel que nous sommes !
3) Et c’est là qu’intervient la 3ème, l’unique peur de Jésus :
cette peur qui devrait être notre unique peur : que l’on devienne fade, que l’on soit sans goût.
Quelles propriétés ?
Être témoin, comme le sel qui racle un peu, quel bel exemple, regardons ses propriétés :
1) c’est le sel de la terre, pas de la mer, il est appelé à quitter la mer, à sortir de la salière, sans quoi, il ne sert à rien, il ne sert pas non plus si on ne le sent pas.
2) Il est irremplaçable il peut même faire fondre la glace !
3) Et surtout, s’il y en a une seule à retenir c’est celle-là.
– Il donne redonne de la saveur à celui qui en manque (à la terre). Comme la lumière, il n’est pas là pour lui mais pour le goût des autres.
C’est un révélateur. Mais attention, trop de sel, tue le goût.
Oui mais comment ?
Mais comment mettre cela en pratique dans nos vies ?
Simplement, chaque jour avec les autres, dans nos activités de tous les jours, oser partager ce que je vis et en devenir le témoin et révélateur de la saveur l’autre.
Si ce n’est pas assez concret pour moi, la 1ère lecture, nous donne des pistes : “ne te dérobe pas à ton semblable”, la doctrine sociale de l’église aussi.
J’essaye pour ma part, de l’expérimenter chaque jour, dans mon travail, j’ai le choix de me mettre en avant, de faire les tâches les plus sympas ou, au contraire, par la subsidiarité, de mettre en avant ces petites mains, sans qui rien ne peut se faire.
La subsidiarité : c’est faire faire aux autres les choses intéressante et épanouissante qu’ils sont en capacité de faire.
Il est nécessaire et difficile de permettre à chacun d’exprimer son goût.
Dans quel but ?
Comme nous venons de la voir, habité(e) par cette peur de nous affadir, soyons des révélateurs de l’épanouissement de l’autre, avec pour unique but de notre témoignage, l’unique direction de notre vie :
“la gloire à notre Père qui est aux cieux. “
Conclusion
Soyons des révélateurs de la présence du Père aux autres.
Cyril Malecot, diacre.