Épiphanie 2020
Homélie Épiphanie (Is 60, 1-6 / Eph. 3, 2-3. 5-6 / Mt 2, 1-12)
(Avant 1ère lecture) Livre du prophète Isaïe : ce n’est pas véritablement un livre mais plutôt une bibliothèque, on parle de 3 livres sous le nom du 1er, le prophète lui-même, les deux autres presque deux siècles plus tard ; Un contexte de guerre, d’occupation, d’envoi en exil, avec les Assyriens, puis les Babyloniens qui détruisent Jérusalem et le temple, enfin les Perses avec Cyrus qui permet le retour des exilés et aide même à la reconstruction du temple. C’est le cri de joie du prophète, le 3ème Isaïe, la sortie d’une période de ténèbres, un chemin d’espérance qui s’ouvre ; et dans une relecture de l’événement un merci au Seigneur, tel qu’il s’exprime chaque fois que le peuple se relève de ses ruines, retrouve sa liberté, son unité et son pays.
(Avant la 2ème lecture) L’apôtre Paul s’adresse à la jeune communauté d’Éphèse : Dieu m’a fait connaitre son mystère, il a été révélé aux prophètes puis aux apôtres qui me l’ont fait connaitre. Oui, mais il demeure un mystère ! Les apôtres pas davantage que Paul n’ont jamais dit : ‘maintenant on sait’. Ce que l’on sait, c’est que je ne peux pas combler la distance d’avec Dieu mais je peux sans cesse m’approcher de lui en vivant du Christ ; ce que je sais aussi par le Christ c’est que la proximité que Dieu proposait au peuple d’Israël elle est offerte aux nations, que l’on appelait à l’époque les païens ; proximité à vivre en acceptant de devenir les membres du Corps du Christ.
(Après l’Évangile) Les Évangiles ont été écrits au moins 40, ou 50 ans après la mort-Résurrection de Christ. Matthieu adressait le sien, en priorité à la communauté juive de Jérusalem. Matthieu connait bien les réticences de ses frères juifs envers ces prophètes qui sortent parfois d’un peu partout Ce Jésus dont Matthieu et sa communauté ont souvenir c’est de Jésus adulte, un crucifié… qui s’adressait aussi à des non juifs, et pour eux Jésus était bien dans le projet de Dieu. Et bien, regardez, dès la naissance de Jésus le projet de Dieu était dans l’ouverture aux nations ; des mages, des chercheurs, venus d’au delà des frontières, ont suivi l’étoile qui les conduisait à Bethléem, la ville dont avait parlé le prophète pour la naissance du messie, c’est là qu’est né Jésus. Jésus n’est pas un prophète qui s’est mis à son compte, il a été du départ dans le projet de Dieu, dans son projet de nous aimer qui nous accompagne depuis son acte créateur qui a été de nous amener à la vie.
Épiphanie de Dieu ! St Irénée, au IIè s. l’avait bien compris : « Dieu s’est fait homme pour que celui-ci devienne homme vivant de Dieu. » (Henri Moine, prêtre)