15ème dimanche du Temps Ordinaire – 15 juillet 2018

Dans Homélies

Jésus a-t’il perdu le sens / de l’orientation ?

Car, après avoir appelé vers lui les apôtres, et nous avec eux, il les envoie dans une direction qui ne semble pas être la bonne ! Au lieu de rester en sa présence, il nous envoie, au cœur du monde, annoncer l’évangile d’une manière très étrange. Tout d’abord, il nous faut quitter le lieu de l’appel, du ressourcement et prendre le chemin de l’annonce. Ce chemin est bien concret, c’est mon chemin de vie, mon quotidien. D’ailleurs, à la fin de la messe, c’est vers lui que je suis envoyé par ces mots « allez dans la paix du Christ »

Sur ce chemin, Jésus ne m‘y envoie pas seul, mais 2 par 2.

Comment annoncer un Dieu d’Amour sans d’abord le partager avec mon frère ?

En effet, il serait plaisant de choisir son compagnon de route. Pourtant, Jésus m’envoie avec celui que je n’ai pas choisi, avec qui ce n’est pas toujours facile.

Dans mon travail, je trouve l’un de mes collègues, particulièrement incompétent, je prends sur moi tous les jours pour le supporter. Pourtant, et ce fut particulièrement dur, j’ai choisi de l’inviter à mon ordination ! Après, puisqu’il est musulman, il y avait peu de chance de venir. Pourtant il est venu et est même resté 45 min ! C’était pour moi, lui mon compagnon de route.

O, ce n’était pas plus simple au temps de Jésus. Regardons les apôtres : un collaborateur, collecteur d’impôt, Matthieu, un résistant Simon le Zélote, Nathanaël, un fervent pratiquant, un vrai Israélite, Juda, un voleur qui traira Jésus… quelques mélanges explosifs.

Pourquoi 2 par 2 ?

Pour la même raison que dans Mt 18.20 là où 2 où sont réunis suis là au milieu d’eux. Car ce n’est pas un hasard s’il nous envoie 2 par 2. Pour mieux en comprendre la raison, au vu des difficultés et des souffrances de nos vies, je vous invite à verticaliser le chemin, à le voir comme un chemin de montagne, une paroi. Là, nous saisirons  mieux le besoin de cheminer à 2, de partager de s’entraider sur cette traversé. Pour cela, il est nécessaire d’accepter la différence, de ne pas en faire une zone de conflit mais bien au contraire, d’en faire la distance nécessaire à l’amour, l’espace qui nous ouvre des perspectives. Comme pour nos yeux, leur distance, leur différence, nous permet de passer d’un paysage en 2D à une vision 3D de notre vie. Il en va de même avec le relief donné par mon compagnon de route.

Dans cet espace, Dieu se fait présence.

Ce chemin

Ce chemin que je prends avec mon compagnon, en dehors de ma zone de confort, je souhaiterai le prendre bien armé, bien préparer.

Un peu comme pour les voyages, de nos vacances d’été par exemple, surtout, ne rien oublier de nos affaires.

Pourtant, ce n’est pas ce que Jésus demande, il me propose de prendre un chemin de nécessiteux, en ne prenant pas l’essentiel. Pas de quoi me mettre au propre ni de quoi manger, juste des sandales et le bâton du pèlerin. Plus que me désencombrer de mes richesses, de mes sécurités, il me demande d’être interdépendant de celui qui m’accueille. Car là aussi il y a déplacement, ce n’est pas moi qui accueil. Mais c’est moi qui suis l’étranger, l’accueillit.

C’est un chemin bâtit sur la nécessité de la rencontre, du partage des nourritures :

  • celle qui donne des forces à notre corps, notre pain quotidien
  • la nourriture qui nourrit l’âme, la parole vivante du Dieu qui se donne, dans l’eucharistie. Ce partage qui va jusqu’au bout de l’Amour.

Je vous invite, pendant ce temps de vacances, à risquer la rencontre en vérité avec les autres. Non pas caché dans derrière l’avoir, ou le paraitre, mais en partageant simplement notre bonheur de se savoir Aimé.

Récapitulons le chemin que Jésus nous invite à prendre :

Il nous envoie annoncer l’évangile :

  • 2 par 2, dans nos différences,
  • et comme des nécessiteux de l’essentiel,
  • pour être accueillit (ou pas) par celui que je rencontre,
  • lui partager ce que je vis (grâce à Dieu) et non lui montrer ce que je possède.

Tout un programme qu’il n’est pas facile de mettre en pratique au quotidien. Pourtant, cela nous permet de découvrir les prémisses du lieu, que décrit le psalmiste aujourd’hui : ce lieu  où « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent. » Découvrons donc ce lieu de la rencontre où Dieu se fait présence.

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