1er dimanche de Carême – 18 février 2018

1ère lecture

Dans ce récit mythique c’est comme si Dieu et nous même par là même, prenait conscience que l’humanité idéale n’existe pas et que ce n’est pas la mort du pêcheur, de l’ennemi, du proche qui nous insupporte qui permet l’alliance, la vie mais la conversion de chacun et de chacune d’entre nous grâce à cette alliance en Dieu qui fait de nous des frères et des sœurs.

2ème lecture

Maintes et maintes fois dans l’Ancien Testament Dieu souhaite faire alliance. Pour nous chrétien, en Jésus-Christ Dieu fait homme, Dieu a scellé l’Alliance nouvelle et éternelle. Par notre baptême percevons-nous l’immense mystère par lequel nous sommes associés à la mort et la résurrection de Jésus. Jésus a donné sa vie par amour de l’humanité, et c’est de ce même amour du Père, qui le relève de la mort que nous sommes aimés, un amour plus fort que tout ce qui peut être mort et péché dans notre vie. Une conversion qui n’est plus à vivre à la force du poignet mais dans l’amour du Père à accueillir en nos vies en Jésus-Christ.

Evangile Mc 1,12-15

Frères et sœurs, contemplons en ce début de carême Jésus. Jésus est un Pour nous de la part du Père. Chacune des paroles et des gestes de Jésus sont pour nous.

Jésus vient d’être baptisé et a entendu cette voix du Père: « tu es mon fils bien-aimé en toi je trouve ma joie ». Et aussitôt l’Esprit le pousse au désert, le désert c’est comme nos vies c’est le lieu à la fois de Dieu et du mal. C’est l’Esprit qui pousse Jésus au désert qui lui permet d’affronter le mal et de le vaincre. C’est ce même Esprit que nous avons reçu à notre baptême et par lequel nous sommes appelés à nous laisser conduire pour vivre de ce qu’est Jésus, pour vivre avec Jésus.

Dans ce désert, il y a Jésus et puis des bêtes sauvages et des anges. Il y a une comparaison entre ce désert et le jardin d’Eden où Jésus prends la place d’Adam. Et dans ce désert, Jésus est tenté. Dans l’évangile de Marc il n’est pas question des 3 tentations présentées dans les autres évangiles. C’est comme si Jésus était tenté sur ce qui vient de se vivre au baptême, sur cette voix entendue du Père : « tu es mon fils bien-aimé en toi je trouve ma joie ». Le diable appelé aussi, le mal, l’accusateur, le diviseur vient attaquer Jésus au cœur même de ce qu’il est.

Je crois que souvent ce qui est de l’ordre de notre péché, du mal que nous pouvons faire, dire ou notre silence qui laisse le mal et l’injustice s’installer ne sont que les symptômes de quelque chose de divisé ou détruit au plus intime de nous-mêmes. C’est une invitation pour nous à discerner ce qui est de l’ordre du mal que je peux faire et de la souffrance qui m’habite et qui me conduit à ce mal. Ce n’est pas pareil. Le péché se pardonne et la blessure se soigne. Oui frères et sœurs la bonne nouvelle d’aujourd’hui c’est que nous croyons qu’au cœur même de notre mal ou de nos fragilités Dieu nous rejoint pour nous pardonner si nous lui demandons, et nous apporte sa paix et son discernement au cœur même de nos blessures. La bonne nouvelle c’est de croire que ce qu’il y a d’Adam en chacun et chacune d’ entre nous qui est faible et blessé est rejoint par l’Esprit de Dieu pour sans cesse nous recréer, nous ressusciter à l’image du Christ, pour que le Christ vive en nous.

Frères et sœurs nous avons 40 jours comme le Christ pour nous rapprocher de Dieu, l’accueillir en nos vies, croire en lui et à sa bonne nouvelle d’amour et de salut pour chacun et chacune d’entre nous, 40 jours pour nous laisser recréer, rejoindre, ressusciter de tout ce qui peut être mort dans nos vies pour plus de communion avec Dieu, avec les autres et avec nous-mêmes, oui frères et sœurs 40 jours pour accueillir cette communion, ce royaume où Dieu nous attend pour nous y engager et plus particulièrement avec les plus petits, les souffrants.