Fête de la Sainte Famille – 31 décembre 2017
Ge. 15, 1-6 ; 21, 1-3 // He. 11, 8. 11-12. 17-19 // Lc. 2, 22-40
Les cadeaux offerts ou reçus, ouverts et appréciés ?
cf. le livret de l’Avent en dernières pages, pour comprendre l’importance d’offrir et pour nous et pour Dieu !
Le mot « cadeau » est toujours lié à un autre mot, le mot « « relation». Le cadeau peut créer la relation, l’entretenir, la restaurer, la renforcer, c’est pour cela qu’on l’apprécie… Lundi dernier, jour de Noël, au repas de midi, à saint Julien, nous étions 18 personnes ; sans cette initiative, beaucoup n’auraient eu qu’un repas banal, ordinaire ; chaque année il y a quelques nouveaux invités, un signe de la joie que cela permet à chaque Noël… Cette initiative nous rapproche de l’événement que nous offre la liturgie de ce dimanche en fêtant la sainte famille dans laquelle Jésus est né. Nous pouvons l’accueillir comme un cadeau voulu par Dieu, le cadeau d’une famille spirituelle ; cette famille a son point de départ avec ce lointain ancêtre dont le nom est Abraham ; il a 100 ans, sa femme Sara en a 90. Leur drame est qu’ils n’ont pas d’enfant, et à l’époque cela était vécu comme une honte. Un troisième personnage est évoqué en relation avec ce couple, c’est le Seigneur ; rien à voir avec toutes les divinités qui peuplaient l’univers à l’époque ; c’est vers ce Seigneur unique qu’Abraham tourne sa plainte. Et ce Dieu apparaît comme quelqu’un qui est à l’écoute de leur problème, qui se laisse toucher, et s’engage avec eux par une promesse, tout à fait invraisemblable à leur âge : « tu auras un fils et ta descendance sera plus nombreuse que les étoiles du ciel. »
Confiance d’Abraham, elle aussi invraisemblable ! Et le Seigneur visita Sara et Sara enfanta un fils pour Abraham, dans sa vieillesse, qu’il appela Isaac. Confiance qu’il renouvellera sans cesse, comme lorsque le Seigneur lui demandera de lui sacrifier son unique fils, en pleine contradiction avec la promesse de lui donner une descendance. Et Abraham obéit, sans comprendre, il a foi en ce Dieu, parce qu’il a l’expérience que ce qui lui est demandé ne peut être que pour son bonheur, dans son intérêt ; le Seigneur ne peut pas se renier, il est fidèle.
Et Abraham conserva son fils, comme l’auteur de la lettre aux Hébreux l’explique, 20 siècles plus tard, avec ce passage entendu en deuxième lecture ; « grâce à la foi », est répété trois fois dans ce court extrait. « Grâce à la foi, Sara, elle aussi fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance parce qu’elle pensait que Dieu est fidèle à ses promesses. »
Avoir foi repose sur une relation de confiance, Dieu a voulu être en Alliance avec toute l’humanité, c’est cela qui est solide ; une foi aveugle cela n’a pas de sens ; une foi sans doutes ni obstacles à franchir, cela n’existe pas.
Avec l’Evangile de Luc nous touchons, mais avec nos oreilles, quelle était la foi de Syméon et d’Anne ; tous deux étaient en attente ; ils peuvent maintenant quitter ce monde parce qu’ils ont vu, dans la foi, avec ce nouveau né, le salut et la délivrance pour leur peuple, la lumière pour les nations de la terre.
Devant ce Messie l’accueil que lui feront les hommes sera essentiel. Essentiel comme les cinq essentiels sur lesquels nous nous sommes arrêtés pendant les quatre semaines qui ont précédé Noël, qui nous promettent une bonne année de fidélité, de vie donnée et partagée, de joie offerte par Dieu.
« Qui sont mes frères, mes sœurs », ma sainte famille, nous dit Jésus, ce sont ceux qui écoutent ma Parole et la mettent en pratique.
Aimons-nous comme Dieu nous aime, c’est ce que nous pouvons nous souhaiter les uns aux autres et que ces souhaits dépassent toutes nos frontières.