20ème dimanche du Temps Ordinaire – 20 août 2017

Dans Homélies

Is 56, 1. 6-7 / 1 Ro. 11, 13-15. 29-32 / Mt 15, 21-28

Depuis mardi, le soir du 15 août, j’étais à la Salette avec un couple et deux collègues prêtres, dont Bruno Bibollet, pour un temps d’amitié, de pause, de relecture et de prière, entourés de plusieurs centaines de pèlerins qui ne parlaient pas tous notre langue. Temps de pause qu’il nous faut arriver, de temps en temps, à maintenir dans nos emplois du temps pour vérifier comment nous conduisons notre vie, pour regarder ce qui nous rend heureux mais aussi ce que le Seigneur nous invite à améliorer, pour que notre vie ait le goût de la bonne Nouvelle qu’il veut vivre avec nous.

Nous avons terminé notre séjour jeudi après-midi. Et c’est là que nous avons pris connaissance des événements terribles qui se déroulaient à Barcelone, 13 morts à ce moment-là et des dizaines de blessés. Alors, depuis je me suis posé la question : quelle parole, Seigneur, as-tu à me dire quand une fois encore la violence meurtrière s’exerce sur des personnes dont la préoccupation première était de passer quelques jours de repos en famille, en découvrant cette région de la Catalogne où il fait habituellement bon vivre.

On voudrait tous échapper à ce monde où se côtoient de telles violences, en même temps que se vivent aussi de beaux gestes d’entraide, de solidarité et de fraternité.

Echapper aux situations difficiles c’est la tentation ! Alors arrêtons-nous devant l’attitude de Jésus ; nous avons entendu comment il est allé lui-même au-devant des difficultés en se retirant dans le territoire de Tyr et de Sidon. Avec les cananéens, très mal vus par la communauté juive, on ne se parlait plus ; les cananéens étaient perçus comme idolâtres et donc impurs, infréquentables.

Cette cananéenne s’approche de Jésus : « prends pitié de moi, Seigneur, fils de David, ma fille est tourmentée par un démon ». Silence de Jésus ! cela agace les apôtres : « Renvoie-la ! » elle nous casse les oreilles ! Jésus semble ne pas les entendre. Le dialogue se poursuit, tendu : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël. » ! Et la femme se prosterne : « Seigneur viens à mon secours. » Jésus redit sa mission : il est venu pour nourrir Israël et pas pour gaspiller le pain. Pas de suite donnée à la demande des apôtres ni à celle de la femme mais elle lui a donné le titre de Seigneur réservé à Dieu.

Et elle fait la plus belle affirmation de sa foi naissante : « méprisés, nous pouvons quand même manger les miettes qui tombent de la table ! » Là, Jésus ne peut que s’émerveiller de la foi de cette femme : manger à la même table le pain que Dieu veut pour tous . . .  elle a tout compris de ce dont le Christ vient nous sauver, de notre aveuglement et de notre surdité! . . .  Et sa fille est guérie. Tandis que les religieux Pharisiens et Sadducéens vont continuer à tendre des pièges à Jésus et lui demander encore des signes.

Devant la foi de cette étrangère, question pour moi, pour nous : Quelle est ma foi ? En quel Christ, en quel sauveur est-ce que je crois ? Invitation à comprendre la complexité des situations, invitation à ne pas me contenter d’affirmations creuses : les cananéens sont ceci, cela, ils sont impurs, infréquentables… les musulmans sont ceci, cela, tous dans le même sac de la violence !

Soyons à la hauteur des défis de notre société, et sachons entendre l’indignation de ceux qui crient leur dégout de ces violents qui salissent le coran et rencontrer ceux qui lui font honneur.

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