6ème dimanche du temps ordinaire – 12 février 2017

Dans Homélies

Ben Sira le Sage 15, 15-20 / 1 Cor. 2, 6-10 / Mt. 5, 17-37

Mardi soir pour la découverte des lectures de ce dimanche nous étions nettement plus nombreux et cela a été un petit bonheur pour tous, je crois ; nous avons commencé par lire l’évangile ; une des premières réactions a été « eh bien, c’est violent ! ». C’est vrai, il y a des mots forts dans la bouche de Jésus, arracher notre œil, couper notre main s’ils sont occasion d’un mal pour soi ou pour les autres ; on a le sentiment qu’il met la barre un peu haut, mais il ne faut surtout pas en rester à ce que l’on considère au premier abord comme des exigences au dessus de nos forces.

En lisant attentivement, nous découvrons qu’il invite surtout à progresser : « on vous a dit et moi je vous dis ». Ne te mets pas en colère ; même si c’est ton frère qui a quelque chose contre toi, toi, va te réconcilier ; ne calcule pas ! prends-toi en main, crée le dialogue, arrête la prière, sois acteur de réconciliation sans chercher à qui la faute, devant un tribunal.

D’autres situations sont évoquées dans l’évangile d’aujourd’hui, pour lesquelles Jésus nous dit : « attention à ton regard sur les autres et à toutes les pensées qui suivent habituellement ». Nos regards peuvent nous emmener fort loin, dans un sens comme dans un autre… Sois clair avec toi-même, avec les personnes de ton entourage, tu le seras avec Dieu. Que ton oui, soit oui, que ton non soit non.

Quand je vous répercute ces paroles exigeantes, je les exprime également comme un appel fort pour moi-même. Nous avons sans cesse des choix à faire, des orientations à renouveler ! C’est sur cette piste que Ben Sira le Sage nous entrainait avec la première lecture. Une grande conviction pour lui : Dieu a créé l’homme, libre. Déjà, dans le récit de la Création, « Dieu vit que cela était bon », la création de l’homme et de la femme, cela était bon. Dieu n’a pas raté sa création, Jésus n’est pas venu réparer une erreur faite par Dieu à l’origine. Notre vie humaine est faite de duos que l’on ne peut pas dissocier : la vie et la mort, le bien et le mal, la proximité et l’éloignement avec Dieu, sont proposés ensemble aux hommes, et nous avons à choisir. On a envie de dire ‘ce n’est pas aussi simple’ ! il y a beaucoup d’imperfections dans notre monde et dans les hommes qui l’habitent ; et nous nous sentons petits et impuissants pour apporter, seuls, des solutions.

C’est là l’importance des projets politiques. Oui, la création n’est pas achevée, Saint Paul dans sa lettre aux romains parle de « la création qui gémit dans les douleurs de l’enfantement » (Ro.8, 22). Elle a besoin de nos compétences. Et bien nous les avons ! Mais il nous faut le connaitre lui et la puissance de sa Résurrection (Phil 3,10), nous rappeler que sa puissance donne toute sa mesure dans notre faiblesse (2 Cor. 12, 9). Nourrir notre ressemblance avec Dieu dont Jésus est l’illustration complète. Et dans la lettre de Paul aux corinthiens entendue tout à l’heure : Désirer cette Sagesse de l’amour de Dieu pour nous, pour notre monde, sagesse encore en partie cachée en Dieu, mais c’est à nous de le fréquenter.

Père, aide-nous à te choisir, à choisir le Christ en choisissant nos frères les hommes.

Articles récents

Laisser un commentaire


La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.