Homélie 6^ème dimanche ordinaire – 14 février 2021

2021 O2 14  homélie  6^ème dimanche B

(Avant la 1^ère lecture) : Voilà une tache de lèpres sur la peau ; lèpre c’est un nom qui à l’époque, évoquait l’ensemble des maladies de peau auxquelles il fallait prêter attention du fait de contagion possible ; mais on lui donnait en même temps une signification religieuse : si la personne avait cette maladie c’est qu’elle avait du mal agir et Dieu la punissait. Ne rions pas, nous entendons encore aujourd’hui des traces de ce mauvais regard sur Dieu quand on entend :: « mais qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu ? » Il y a des expressions qui peuvent exprimer le regard que l’on a sur Dieu, un dieu pas très fréquentable . . .

Un regard qui n’est certainement pas celui de l’apôtre Paul dont nous entendrons quelques mots de sa lettre aux chrétiens de Corinthe, après le chant du psaume. Des mots dont il se sert pour les inviter, dans leurs activités humaines, à tout vivre, tout faire pour la gloire de Dieu, pour rendre hommage à sa puissance d’amour.

Invitation qu’il leur fait à tenter d’imiter le Christ comme il s’efforce de le faire lui-même.

(Après l’Évangile) : «  Si tu le veux, tu peux me purifier. » Cette manière de parler du lépreux nous renvoie à la manière avec laquelle, à l’époque, on pensait Dieu : le Très-haut, il pouvait tout faire ! Et le lépreux qui tombe à genoux, commence effectivement à voir la présence de Dieu dans l’homme Jésus. Le lépreux nous ne connaissons pas son nom, il est identifié à sa lèpre. On ne peut qu’être étonné et admiratif devant sa confiance en Jésus, son abandon, toute sa vie remise entre les mains de Jésus. Jésus va effectivement étendre la main, le toucher, comme il le fera plus tard avec la belle mère de Pierre, malade. (Lc. 7, 47). Marc en écrivant son Évangile, bien des années après la mort et la Résurrection montre que le lépreux ne s’était pas trompé dans son regard sur Jésus, Tous ces témoins savent par expérience que Jésus peut venir à notre secours, nous purifier, nous sauver ; pas seulement physiquement mais tout entier, ce qui scandalisera les pharisiens quand Jésus dira à l’homme paralysé : (Lc. 5,20) « tes péchés sont pardonnés ! » Les gestes et les paroles de Jésus sont efficaces. Pourquoi avons-nous oublié (et c’est le cas de beaucoup parmi les baptisés aujourd’hui) oublié la relation de confiance qui est celle de c lépreux ? Trop sûr de nous-mêmes, de tout ce que nous sommes capables de faire, nous qui commençons à percevoir que nous ne sommes pas victorieux en tout aujourd’hui ? Nous, un peu lépreux en nous écartant des plus pauvres, ici et dans le monde !  Ne disons plus sans cesse : ‘Dieu-tout puissant’ mais Dieu dont l’amour est tout puissant, fais-nous retrouver la fraicheur et l’image première dans laquelle tu nous as créés, à ton image.        Henri. Moine.