10è dimanche du temps ordinaire – 5 juin 2016
1 Rois 17, 17-24 / Lc. 7, 11-17
Avec ce premier témoignage, nous sommes environ 9 siècles avant Jésus Christ, le prophète Elie est hébergé à Sarepta, chez une femme, veuve qui vit avec son fils. Lors d’une grande sécheresse, le prophète avait déjà multiplié la farine et l’huile pour leur permettre de survivre en faisant du pain. Voici que le fils de cette veuve tombe malade et meurt. A l’époque, cet accident de la vie était vu comme un châtiment ; ce qui explique le reproche qu’elle fait au prophète ; « tu es venu pour rappeler mes fautes et faire mourir mon fils ! » Le prophète lui-même s’’interroge et interroge Dieu ; Dieu peut-il faire du mal à cette femme qui lui offre l’hospitalité si généreusement ?. . .
Interrogation devant le mal, la souffrance et la mort qui accompagne les humains depuis toujours. . . . Que répondre ?
Elie fait alors un geste symbolique, il s’étend par trois fois sur le corps de l’enfant mort, pour faire corps avec lui, et il prie Dieu. Le souffle de l’enfant revient en lui, il est vivant. Le Dieu que le prophète a prié n’est donc pas pour la mort mais pour la vie. Et la femme qui est une non juive, une païenne, reconnait en Elie l’envoyé de Dieu, ce Dieu qu’elle ne connait pas encore, bien différent des divinités païennes.
Avec l’Evangile de Luc, nous nous retrouvons 9 siècles plus tard, bien loin de Sarepta, à Naïm, un village à 8 Kms de Nazareth. Jésus et ses disciples rencontrent un cortège, c’est l’enterrement du fils unique d’une femme, elle est veuve comme celle de Sarepta chez qui avait logé le prophète Elie. Manifestement, quand Luc écrit son Evangile et fait le récit de cette rencontre, il a dans la tête l’événement de Sarepta, avec le retour à la vie du fils de la veuve, il y a bien longtemps. Ici cette maman ne demande rien. Mais Jésus regarde ; il comprend la souffrance de cette maman, il est saisi de compassion, il se laisse toucher, il s’approche, « jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi ! » Le mort se redresse et se met à parler, Jésus le rend à sa mère.
Une quarantaine d’années après la mort-résurrection de Jésus, quand Luc écrit son Evangile, les communautés vivaient l’Eucharistie, mémoire de la victoire du Christ sur le mal, la souffrance et la mort ; le retour à la vie de ce fils mort évoque bien un fruit de cette victoire en direction de tous ceux qui prennent le chemin de Jésus.
Mais également, que faire devant ce mal, cette souffrance et la mort ? Un essai de réponse, lorsque deux disciples de Jean Baptiste, qui à ce moment est en prison, rencontrent Jésus et lui demandent : « es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »
A ce moment, Jésus guérit beaucoup de gens affligés de maladies, d’infirmités, d’esprits mauvais. Il répond aux envoyés (Lc 7,20-22) « allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient ; les boiteux marchent .., les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres »
Les maladies, les infirmités sont dépassées, ne sont plus mortelles, les morts ressuscitent ; devons-nous en attendre un autre ? La réponse est claire : « c’est bien toi, Jésus celui que nous attendions et espérions, toi le Sauveur qui vient rencontrer tous les souffrants ! Voici affirmée la conviction des premiers disciples.
Esprit- Saint au milieu des obscurités de la vie, de nos difficultés de santé, aide-nous à les porter comme Jésus a su porter sa croix, et avec lui, solidement, dignement. H.M.