Homélie du Jeudi Saint 2020

Dans Homélies

Homélie Jeudi saint : Jn 13, 1-15

« Heureux les invités »

Aujourd’hui, nous voici rassemblés autour de la table dressée, avec au centre du pain et du vin, en famille ou en union avec nos proches, en ce jour unique où nous célébrerons la cène chez nous, sans communier.
C’est souvent dans le manque que nous prenons consciences des choses nécessaires.
Vous l’aurez compris, nous sommes invités à nous nourrir.

1er nourriture : un Festin

Rappelons-nous des mots de Jésus au désert avec lesquels nous avons débuté ce carême un peu particulier. “L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute paroles qui sort de la bouche de Dieu.”
Et pour un désert ce fut le désert, empli de mots (maux).
Nous avons eu à éprouver beaucoup de manque.
Pourtant, nous avons réussi tant bien que mal à partager cette nourriture comme un festin : la parole de Dieu.

Indissociablement lier à la nourriture de la parole :

La nourriture de la noce, de l’alliance qui nous fortifie :

Ce pain dans l’ancien testament : fait à la hâte qui donne les forces nécessaire pour être libéré comme nous le présente la 1ère lecture.
C’est aussi le pain de la manne dans le désert, qui redonne des forces à ceux qui sont à bout et que l’on ne peut mettre en réserve (contrairement aux pâtes et au PQ).

Ce pain et ce vin fruit de la terre et du travail, et qui devienne le corps et le sang, du Christ par les mots de Jésus à ces disciples rassemblés : “ceci est mon corps, ceci est mon sang”.
Non, ce n’est pas comme à Cana où c’est un grand signe visible, où l’eau ce change en vin.
Il n’est pas difficile à le percevoir à la communion, que le pain et le vin ont toujours les mêmes propriétés, c’est toujours du pain et du vin.

Ce n’est pas non plus une image métaphorique.
Lors de la prière à l’Esprit Saint, s’opère ce qu’on appelle avec un terme un peu technique la transsubstantiation.

Alors que vont s’ouvrir les portes de l’abîme de la passion, Jésus d’une nourriture terrestre, bien humaine et commune va en faire une nourriture spirituelle et nourrissante le corps et le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle.

Jésus fait de ce pain et ce vin, son corps, notre nourriture, la force de notre âme, en passant par nos sens par notre bouche, et en se diffusant dans notre corps.

Prenons nous pleinement conscience que Jésus est le besoin essentiel de notre vie et que notre corps en est le réceptacle, le temple.
Par cette nourriture, Jésus fait de nous sa demeure, il nous donne la vitalité d’avancer sur ses pas.

Mais attention, si on nous ne mangeons pas équilibré de ces 3 nourritures, nous aurons des carences.

3, il en manque une : faire comme lui

La particularité de cette nourriture spirituelle, c’est qu’elle doit nous donner faim, faim de la partager. Comme ceux qui profitent du confinement pour partager leur repas à ceux qui n’en ont pas.

La communion, nourriture du don, est nécessairement la nourriture du partage vécu en église.
La commune-union par lui avec lui et en lui nous rempli de son Amour pour nous donner la force de nous mettre au service des autres, au pied de nos sœurs et de nos frères comme l’agneau.

Se mettre au service et donner sa vie pour autre, pas ceux qui sont loin mais ceux qui sont sous notre toit ou dans notre cœur, nos proches.
Particulièrement proche pendant le confinement et qui parfois sont un peu… énervant ou dérangeant. Commencer par leur laver les pieds, et contrairement à nous, les pieds des disciples n’étaient pas tout propre, pas préparés.

Alors, avec dans le cœur cette faim, prenons le temps pendant le confinement pour intérioriser nos relations et si nous sommes isolés avec le téléphone dans l’amour et l’attention à l’autre dans cet espace confiné. Cela nous permettra de goûter à l’ultime nourriture, celle du Christ :
Ma nourriture c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé.

Avec ces nourritures reprenons cette phrase : “Heureux les invités aux noces de l’agneau”.
Entrons dans la passion avec lui par le chant : “Avec lui savoir dresser la table, avec lui nouer le tablier, se lever chaque jour et servir par Amour comme lui. “

Cyril Malécot, diacre.

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