27ème Dimanche ordinaire – 6 octobre 2019
2019 10 06. Homélie 27ème dimanche
Le mois d’octobre vient de commencer ; le pape François a proposé de vivre ce mois comme un temps pour nous interroger, pour porter un regard nouveau sur notre présence missionnaire de baptisés dans la société et dans le monde(Mois missio extra)
Dans notre société on se dit assez facilement « croyants » sans dire sur quoi, sur qui s’appuie cette croyance. Alors il nous faut entendre cette parole de l’apôtre Paul au jeune Timothée, païen, devenu chrétien par sa mère et sa grand-mère.
Paul l’appellera bientôt « son véritable enfant dans la foi. » Il lui écrit « bien-aimé, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains, …car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné mais un esprit de force, d’amour et de pondération (d’équilibre, d’harmonie). Ravive le don de Dieu, ravive le feu de l’amour de Dieu qui est en toi ; une conviction de Paul qui doit être la notre : les dons gratuits de Dieu dorment en nous comme le feu sous la cendre ; ils sont comme une source que Dieu a installé au cœur des humains ; notre baptême les reconnait et les authentifie ; et c’est la source, le départ, de la transmission de la parole de foi entre Paul et Timothée, qui s’ opère aussi entre nous et ceux qui entendent nos paroles de baptisés. Nos paroles ne sont pas destinées à convaincre mais bien à mettre sur le chemin d’une personne à rencontrer, le Christ, J’aime bien rappeler la réponse que Bernadette a faite à ceux qui l’interrogeaient sur ses apparitions : ‘je ne suis pas chargée de vous le faire croire, mais seulement de vous le dire.’ Deux libertés qui se rencontrent. Ce n’est pas nous qui donnons la foi, mais c’est le travail à travers nous de l’Esprit de Dieu. C’est pour cela qu’il nous faut entendre cette parole de Jésus : quand vous aurez exécuté ce que vous avez à vivre, dites : « nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. »
Simples serviteurs, pas inutiles, puisque Jésus lui-même s’est entouré des apôtres, mais bien disciples, invités à prendre notre part des souffrances immanquablement liées à l’annonce de l’évangile, comme le dit Paul à Timothée. En Église, nous ne pouvons donc plus dire : « je ne suis pas capable », si nous croyons au travail de l’Esprit saint qui nous habite et qui habite beaucoup de personnes autour de nous. « Aujourd’hui écouterez-vous sa Parole ? », nous faisait chanter le psaume 94; essayons si nous le voulons cette réponse : « oui Seigneur puisque tu nous habites ! »