24ème dimanche du Temps Ordinaire – 16 septembre 2018

Dans Homélies

Is. 50, 5 – 9a // Jc. 2, 14 – 18 //  Mc 8, 27 – 35

Je partirais volontiers ce 24me dimanche ordinaire de la question que nous laisse saint Jacques dans sa lettre : « avoir la foi sans la mettre en œuvres, à quoi cela sert-il ?  Si la foi n’est pas mise en œuvre, elle est bel et bien morte !» Saint Jacques nous présente donc deux éléments, la foi et les œuvres. On pourrait dire : d’une part, la croyance telle que nous pouvons l’affirmer, ou telle que certains l’expriment et d’autre part : notre activité, la manière dont nous vivons, dont nous sommes engagés ou non, dans nos relations, dans notre monde.

Il y a toujours eu la tentation de privilégier l’un ou l’autre de ces deux éléments ; c’était déjà la critique que Jésus adressait aux pharisiens ; la foi qui ne passait pas dans les actes : «  ils disent et ne font pas ! » la foi qui est réduite à une connaissance des commandements ; est-ce que ce n’est pas un risque parfois pour nous aujourd’hui ? Mais Jésus savait aussi admirer chez ces mêmes pharisiens la foi profonde d’un certains nombres d’entre eux.

Nous avons entendu parler de celui qui s’appelait Nicodème dont nous suivons quelques moments forts de son  histoire dans l’évangile de saint Jean. Au chapitre 3, Nicodème vient vers Jésus, de nuit, parce que Jésus était infréquentable pour les pharisiens ; secrètement il admire la personne de Jésus ;  il vient avec ses questions sur le Royaume de Dieu.  Pour y entrer, il faut renaitre d’en Haut ! lui dit Jésus. Mais comment cela peut-t-il se faire ? et le dialogue continue entre eux deux, dans la nuit toujours. Au chapitre 7, nous voyons les pharisiens décidés à se débarrasser de Jésus par n’importe quel moyen. Nicodème réagit, il s’oppose à leurs projets ; « notre loi condamnerait-elle un homme sans l’avoir entendu ? » il est pratiquement traité de mauvais juif, de mauvais croyant par les autres. Des mois plus tard, Jésus a été condamné, mis à mort, crucifié ; c’est au chapitre 19. Joseph d’Arimathie veut donner une sépulture digne à Jésus ; et qui voit-on à ses côtés ?  Nicodème les bras chargés de la myrrhe et de l’aloès, ce qui est nécessaire pour embaumer les corps, selon la coutume.

Que signifie pour lui ce dernier geste ? Certainement  tout l’attachement qui a grandi en lui pour Jésus, c’est sa foi qui a grandi, son chemin de foi qui l’amène à travers bien des épisodes, à être présent à Jésus pour une rencontre vraie, au moment où Jésus n’est  plus là.

Aujourd’hui on entend des expressions comme ; ‘j’ai la foi’, ou ‘je n’ai pas la foi’, comme si la foi était un objet ;  Et si l’on était attentif à regarder notre vie, la vie de ceux que nous rencontrons comme autant de chemins de foi, des chemins sur lesquels, tous, nous progressons,  Attentifs déjà, à ce qu’un théologien appelle : «  la foi élémentaire » ;  la foi qui habite tous les hommes, ce désir de vivre dans la fraternité, pour plus de justice, de paix, qui s’exprime  par bien des gestes pour y arriver avec d’autres. Ces chemins qui pourront les emmener et nous emmener encore plus loin, sur le chemin de foi du Christ ; car c’est toi Jésus qui est notre chemin.

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