6ème dimanche du Temps Ordinaire – 11 février 2018
Nous connaissons bien ce passage d’évangile ; du moins nous le croyons ; il faut sans doute ne pas se contenter de dire : ‘’je connais ! c’est une guérison, ou c’est un miracle. » Aujourd’hui nous savons guérir beaucoup de maladies en France ; nous avons les médicaments, la sécurité sociale pour bien nous soigner. Mais dans des pays plus pauvres on continue à mourir avec des maladies que nous pouvons soigner dans nos pays que l’on appelle occidentaux, qui ont l’argent et bénéficient de toutes les recherches.
Pourtant il y a une autre maladie qui touche nos pays développés, c’est la maladie du cœur, non pas du muscle cardiaque, mais du cœur, notre cœur qui ne sait pas assez partager, maladie de notre système économique qui maintient ou augmente la misère de beaucoup.
Longtemps avant Jésus on connaissait cette méchante maladie, la lèpre ; pour se protéger on éloignait ceux qui étaient malades et ils étaient habillés avec des vêtements déchirés ; plein de précautions que l’on avait même inscrites dans le livre de la Parole de Dieu comme venant de Dieu lui-même par Moïse. Ce que nous rappelait notre première lecture aujourd’hui. Approcher et toucher un lépreux c’était source d’impureté religieuse puisque l’on pensait en même temps que la maladie de quelqu’un venait de ce qu’elle avait du mal agir et que Dieu l’avait sanctionné. Plein d’autres interdictions visaient à préserver la pureté, on ne mangeait pas n’importe quoi, on ne fréquentait pas n’importe qui, les païens par exemple. Il fallait préserver la foi au Dieu unique, dans un milieu païen environnant. C’est ainsi que l’on trouvait partout des bassins d’eau pour se purifier.
La lèpre, c’était l’exclusion ; c’était, et c’est la mise à l’écart de celui que l’on juge trop différent, infréquentable ; c’est donc aussi être trop sur de soi-même, de notre vérité, qui nous fait juger les autres ; dans ce cas, le lépreux ce n’est pas l’autre, mais c’est moi qui exclue, lépreux de par mon cœur qui est malade, qui se refuse à apporter les soins nécessaires. Cette lèpre touche aussi des aspects de notre société qui laisse trop de monde en dessous du seuil de pauvreté, avec des logements vides pendant que d’autres sont dans des logements minuscules, avec des personnes qui dorment dans la rue.
Un jour Jésus a dit : « je ne suis pas venu pour les bien portants mais pour ceux qui sont malades. » Lui s’est approché du lépreux, il l’a touché, il n’a pas craint l’impureté, car pour lui l’impureté aurait été de ne rien faire. Alors, tous à notre niveau nous pouvons nous demander : comment sommes-nous lépreux nous-mêmes ? comment est-ce que je laisse Jésus vivre en moi ? comment ma prière, notre prière se fait de plus en plus universelle pour m’ouvrir, nous ouvrir à tous ceux qui sont exclus ou que moi-même j’exclue.
Seigneur Dieu, il a fallu la folie de ton Fils Jésus pour dépasser certains commandements de la loi et les habiter de ta bienveillance ; habite nos cœurs, c’est ton Royaume, que tu nous donnes à vivre dès maintenant ; merci de la force et de la lumière de ton Esprit Saint, Dieu trois fois saint.