6ème dimanche ordinaire – 13 février 2022
Pleurer, rire, avoir faim être rassasié même s’ils ne sont pas tous des qualificatifs que l’on choisirait pour être heureux, qu’est ce qu’ils nous évoquent ? [Réponse ?]
Ils me font penser à un nouveau-né. Je vous invite à entrer dans ce texte avec la céleste gaité du nouveau-né et par l’extrait d’un Poème :
Être heureux ce n’est pas être dans un rêve
où les espérances de sa vie ont abouti,
Où l’on peut dire, je suis ravi.
Être heureux ce n’est pas
Ne plus chercher ne plus se fuir.
Oui, être heureux c’est ici et maintenant. La première des béatitudes nous y introduit par le présent :
Heureux vous les pauvres, le royaume des cieux EST à eux et nous sommes appelés à le vivre ensemble : VOUS.
Pour cela, je vous propose de découvrir une clef et une porte à ouvrir.
Tout d’abord la clef
L’évangile, nous invite à une première question, sommes nous pauvres ou riches ?
Pour cela, je vous montre le dessin de ma fille Salomé avec cette question :
Comment le trouvez-vous, est-il achevé ? [Réponse]
Et moi, comme ce dessin, suis-je rassasié, achevé, bien installé ou suis-je inachevé ? [Dessin 1] [Réponse] Se reconnaitre comme des êtres en cours d’accomplissement et non pas finis, nous permet de pouvoir avancer dans l’ébauche de notre accomplissement. [Dessin 2]
[Dessin 3] Et un jour, mais ce jour n’est pas encore arrivé, nous serons avec Dieu et pleinement accomplis mais il y a du chemin, un chemin du bonheur à découvrir.Ce mot, inachevé que représente le dessin 1, et exprimé par Xavier au cours d’un partage m’a interpellé en lien avec les béatitudes, comme une clef. L’inachevé en nous, nous ouvre la porte du ‘car vous serez’, celle de notre désir profond, notre faim : ‘car vous rirez’, ‘car vous serez rassasiés’.
Le regard de Jésus sur ces disciples et l’expression des béatitudes qui en jaillissent ne sont pas là pour être moralisateurs mais plus comme un constat.
S’il n’y a pas de désir, il n’y a pas de porte : désir de rire, désir d’être rassasié.
Le plus grand désir de Dieu c’est l’homme vivant St Irénée
en écho avec St Bonaventure le plus grand désir de l’homme c’est de voir Dieu (de voir l’Amour).
Découvrons maintenant la porte
C’est bien beau d’avoir une clef mais que permet-elle d’ouvrir ?
Pour découvrir comment vivre les ‘car vous serez’, ce chemin du désir qui nous ouvre à être heureux, je vous invite à trouver la porte, le mot, qui ne semble pas être à sa place dans l’évangile d’aujourd’hui. Il est au cœur de celui-ci : [Réponse ?] Malheureux les riches, ils ont déjà leur consolation.
La consolation ! Paradoxalement le bonheur que nous propose le Christ n’est pas l’opposé de la souffrance, d’ailleurs il est même question de persécution au nom de Jésus.
Anne Dauphine Julliand : Ce n’est pas la souffrance et le bonheur qui sont incompatible, c’est le bonheur et la peur.
Être consolé, si le mot consolation ne signifie rien pour moi, tournons-nous vers celui qui souffre, particulièrement en ce dimanche des malades. Très vite cela reprendra du sens. Car dans ce mouvement de consolation, nous sommes aussi là pour consoler.
Anne Dauphine Julliand : On ne console l’autre que dans la relation que l’on tisse avec lui et dans l’amour qu’on a pour lui. La consolation, c’est un cœur à cœur.
Dans cette démarche de consolation qui peut nous consoler mieux que le Christ ?
Dans ces béatitudes, être consolés et être nourris, n’est-ce pas ce que nous sommes venus chercher aujourd’hui ?
Nourri par la communion et consolé par le sacrement de réconciliation, Dieu vient me rejoindre dans ma recherche d’accomplissement.
La semaine dernière lors de la préparation d’un spectacle sur Pauline Jaricot, j’ai pris le temps de discuter avec Jacky, en grande précarité et que le froid fait souffrir…
il n’est pas simple de consoler, cela nous renvoie à notre impuissance. Pourtant, c’est la plus belle chose que je retiens de cette journée, cette rencontre.
Je nous invite à prendre un temps cette semaine en regardant une clef, pour rechercher dans ma vie : mon désir profond, le lieu où j’ai besoin de consolation et laissons le nous porter.
Conclusion
On ne se sent pas heureux : on est heureux.
Laissons le bonheur prendre sa place dans notre vie, dans notre inachèvement, en ouvrant, par notre désir, notre cœur à la consolation, laissons-nous nourrir et consoler au cœur de l’eucharistie de notre vie.
Cyril Malecot, diacre.