Assomption de Marie – 15 août 2021
Assomption de Marie (Ap.11,19a ;12,1-6a.10ab / 1 Cor 15, 20-27 / Lc. 1, 39-56)
Greco, L’assomption de la Vierge, Photo © Art Institute of Chicago, Dist. Rmn-Grand Palais / image The Art Institute of Chicago
J’avais bien avancé l’homélie de ce 15 août sur l’Assomption de Marie la mise en valeur, la mise en honneur de sa vie donnée. Et puis il y a quelques jours une série de mauvaises nouvelles, l’assassinat du Père Olivier Maire par un malade, le feu qui fait des ravages sur notre planète, des villages, des forêts notre poumon d’oxygène et des morts. Autre nouvelle l’information donnée par le GIEC (Groupe d’Experts Inter gouvernementaux sur l’Évolution du Climat) Les projecteurs sont braqués sur la société que nous préparons pour nos petits enfants et c’est pour très bientôt, on ne peut plus attendre et remettre à plus tard. Jamais une telle parole n’avait été prononcée, sinon à peu près la même il y a 30 ans, mais elle n’avait pas été entendue, pas mieux, répétée plusieurs fois depuis. Nous n’entendons que ce que nous voulons entendre. C’est l’absence, l’Apathie ! Nos yeux et nos oreilles semblent fermés. Certains ont de vraies raisons de ne pas vouloir être vacciné; mais un grand nombre attendent ,.. attendent, …qu’il ait davantage de morts ??? On a chacun sa vérité et on s’y accroche : « Moi je, .. , moi je » , j’ai le droit, j’ai la liberté de choisir. Le règne de l’argent a introduit le « chacun pour soi, l’individualisme » ; on laisse trop se perdre la fraternité, la solidarité qui ont permis aux sociétés passées de ne pas sombrer dans les épreuves qu’elles traversaient, mais qui ont permis aussi de construire des protections pour tous se relever. Tout cela est bien sur à nuancer ! mais nous demande un revirement, une conversion, il y a urgence ! Oui, avec Christ, et sans panique.
C’est là que nous rejoignons la petite Marie, Tout juste mariée à Joseph, tous deux sont obligés de partir en Égypte avec Jésus, pour fuir le roi Hérode qui exterminait les petits enfants par crainte de voir grandir une opposition à son pouvoir, selon une interprétation d’un livre de la bible. Marie ! Nous la retrouvons, invitée avec Jésus à un mariage à Cana. Le vin vient à manquer pour la fête. Elle dit aux serviteurs chargés du repas : « Quoi qu’il vous dise, faites-le. » Une parole pour nous ? L’église a instauré la fête de l’Assomption pour exprimer combien par toute sa vie, Marie nous dit sa proximité avec Dieu : sa vie, pour notre méditation, essentiellement dans la simplicité des évangiles. Elle est un chemin pour nos vies d’hommes et de femmes, un vrai chemin d’Évangile. On ne parle pas d’Assomption dans les évangiles ni dans les actes de apôtres. Marie a cependant pris une place assez extraordinaire dans le cœur des croyants chrétiens d’orient et d’occident et même dans la spiritualité musulmane. Sa sensibilité féminine a quelque chose à dire à nos sociétés et aux Églises conduites par des hommes. Alors, Oui, « merci Marie.»
Henri Moine, prêtre
