JÉSUS PREND SOIN DE CHACUN(E) D’ENTRE NOUS

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PRENDRE SOIN DE SOI POUR PRENDRE SOIN DES AUTRES ET DU MONDE COMME JÉSUS PREND SOIN DE CHACUN(E) D’ENTRE NOUS.                              

Patrick, route approfondissement de la foi

La situation sanitaire, économique et géopolitique actuelle trouble notre paix et notre sérénité, et nous ne voyons pas forcément de solution pérenne et définitive. Il semble que nous soyons vraiment rentrés dans le nouveau siècle, où l’incertitude et l’instabilité semblent s’installer.

Aujourd’hui, comme hier sur le chemin d’Emmaüs, Jésus vient à notre rencontre et chemine avec nous, même si nous ne sentons pas toujours sa présence à nos côtés. Il marche pour nous inviter à avancer au loin avec lui, à avancer même si la peur et le doute peuvent nous traverser et nous figer. Car accepter l’instabilité est un préambule indispensable pour marcher. Comme il l’a fait avec les disciples d’Emmaüs (Lc 24, 13-27), Jésus nous écoute patiemment. Il écoute nos conversations quand nous nous interrogeons sur le sens des événements et sur le changement que nous sommes invités, avec l’humanité, à réaliser à partir de l’expérience vécue du temps présent.

Le  pape François nous sollicite à cheminer ensemble au-delà des seuls murs de l’Église, parce que, comme il le répète, ce n’est qu’ensemble, [quel que soit notre couleur de peau, notre identité sexuelle, nos formes de croyances et d’incroyances], que nous pouvons faire face aux difficultés de cette situation présente, et profiter de ce moment historique pour donner un sens nouveau à ce tournant que prend le chemin de l’humanité.

Avec chaque personne, Dieu veut entrer en dialogue pour éclairer le sens de ce qui se passe et, en réchauffant nos cœurs, Il nous aide dans notre discernement par sa parole et son Esprit. Ces temps nous invitent donc à prendre soin de l’écoute, à créer des espaces de silence de contemplation et d’échange aussi bien de réflexions entre toutes les générations : mémoire du passé, attention au présent et regard orienté vers l’avenir. Différents experts aux quatre coins de la planète, apportent leurs contributions sur ce que nous vivons, d’un point de vue spirituel, politique, économique, écologique et éthique. Tout cela parce que le Saint Esprit continue de parler au milieu des difficultés. Comme dans le récit de Genèse : au commencement tout était chaos, mais l’Esprit en planant sur les eaux a fait naître un ordre nouveau (Gn 1, 2). Ces temps nous ramènent justement aux origines, parce que l’Esprit qui est en nous, comme dans toute l’humanité, suscite un grand désir de renouveau, de reprise, de renaissance. Un monde nouveau plus juste et fraternel peut-il naître aujourd’hui ?

Limités dans nos déplacements extérieurs depuis plusieurs mois, la crise liée à la pandémie devient une invitation à des déplacements plus intérieurs. Une invitation à penser global, mais à agir local. Une invitation à redécouvrir notre prochain en réorientant notre attention aux « petits choses du quotidien » et à nos « proches » (notre « prochain » de pallier, notre « prochain »  sur le banc de l’Église, notre « prochain » au bord du chemin, notre « prochain » au fond de nous-même …). Retrouver ainsi le sens de notre présence « proche », d’une proximité visible, plus que dans les grandes organisations. C’est ainsi que se manifeste la tension entre la créativité pour la solidarité globale et la créativité locale pour réinventer et ré-enchanter nos quotidiens et nos relations. Nous nous sentons souvent impuissants face à cette mutation profonde. Cette pauvreté et cette incertitude est une invitation à nous abandonner avec plus de confiance à Dieu, à accepter que l’insécurité nous apprenne à rechercher Dieu avec plus d’intensité, à ancrer notre cœur en Lui. En discernant le chemin à suivre, nous nous rendons compte jusqu’à quel point nous avons besoin d’un guide, en la personne de Jésus, qui tel un guide de haute montagne, peut nous indiquer les sentiers à suivre si nous acceptons de nous mettre à son écoute. Il est là et se tient prêt à tout mouvement d’ouverture dans nos cœurs souvent endurcis par l’âpreté de nos vies dans certaines situations. Nous pouvons vivre l’expérience de l’impuissance et, en même temps, de la grande force du Christ Ressuscité en qui placer toute notre confiance.

Nous avons sans doute redécouvert lors du premier confinement le besoin de la présence des autres, bien au-delà de nos cercles de proximité: une communion qui ne grandit et ne porte de fruit que quand elle s’ouvre à la communion avec la fraternité humaine. Esprit de Pentecôte qui renouvelle l’Église et le monde. C’est un moment de communion, de conscience de plus en plus grande de l’interconnexion et de l’interdépendance qui existe entre tous les êtres humains aux quatre coins de la planète Terre.

Alors, comment témoigner de la présence vivante d’un Dieu proche et qui marche avec chaque homme et femme pour prendre soin d’eux ? D’abord en le vivant en vérité pour soi dans son cœur, et renouvelé par cette source vivifiante, avancer sur son chemin de vie pour imaginer de nouvelles voies de charité et de fraternité. Le Seigneur Jésus a promis d’être avec nous chaque jour jusqu’à la fin de l’histoire (Mt 28, 20), et il nous a donné son Esprit qui nous rappelle tout ce qu’Il a appris du Père et a transmis à nous, ses disciples (Jean 14:26).

Nous sommes appelés à témoigner l’amour tendre de Dieu qui, en Jésus, prend soin de tous les êtres humains. Nous sommes appelés à prendre soin de la vie des laissés-pour-compte, à placer les êtres humains et le bien commun au centre des décisions politiques locales, nationales ou mondiales. Nous sommes appelés à prendre soin du présent et de l’avenir de l’humanité, dans ses relations avec l’environnement, comme l’encyclique Laudato Si’ nous y invite.

Prendre soin des autres et laisser les autres prendre soin de nous, c’est renforcer le sens universel du vivre ensemble. Cela passe sans doute par d’abord laisser Jésus prendre soin de nous, nous laisser aimer, et de découvrir à travers cet amour gratuit reçu sans condition, nous puissions nous-mêmes apprendre à nous aimer, à aimer les autres et le monde sans condition. Ce retour sur soi que nous impose avec fracas ce virus n’est pas forcément un enfermement égoïste, mais peut devenir un chemin d’approfondissement de sa relation personnelle au Christ, pour actualiser sa réponse à la question qu’il nous pose sans cesse « Pour toi, qui suis-je et que veux-tu que je fasse pour toi (aujourd’hui) ?» (Mt 16, 15). Cette conversion du regard et du cœur peut être une invitation à la contemplation, au dépouillement, à la co-création avec le Christ et les autres que Dieu met sur notre route, à la sobriété heureuse pour cheminer comme les disciples d’Emmaüs. Ouverts à ce que le Seigneur voudra nous indiquer, chemin faisant, portés par le souffle de l’Esprit, qui va où il veut (Jn 3, 8)… Comme le dit un proverbe « Il n’y a que le premier pas qui coûte ».

Alors osez la rencontre et bonne route à chacun(e). Take Care.

 

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