Homélie 30ème dimanche du temps ordinaire – 25 octobre 2020
Frères et sœurs, après quelques échos et éclaircissements sur cet évangile, j’aimerais proposer mon interprétation.
Ne sommes-nous pas touchés, par ces pharisiens qui veulent mettre à l’épreuve Jésus. Pourquoi Jésus dérange, pourquoi Jésus nous dérange t’il ? Nous déranger, nous laisser dans une intranquillité pour plus de vie, pour laisser passer la lumière au cœur de ce qui peut être blindé en nous. Heureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière !
Le mot commandement rejoint l’interpellation de Jésus en nos vies car nous pouvons le traduire par Parole de vie : une parole pour plus de vie. J’aime à travers le mot commandement garder l’idée de notre volonté, même quand cela devient difficile d’aimer.
Alors parmi les 613 commandements de la loi juive, quel est le plus grand ? Et Jésus de manière nouvelle met en parallèle, l’amour de Dieu et du prochain comme soit même. Et c’est fort d’entendre, de ces deux commandements dépend toute la loi et les prophètes, et si vous y rajouter les livres de Sagesse vous avez alors tout l’Ancien Testament. Lire l’Ancien Testament dans cette perspective : un beau programme !
Beau programme que l’interpellation de Jésus. Quand Jésus nous dit que l’amour de l’autre comme soi-même est semblable à l’amour de Dieu, il nous dit à quel point ces trois amours ont la même valeur et chacun à honorer.
Alors voilà comment j’entends cet évangile comme un chemin de vie. Et nous le savons, le chemin c’est pas à pas. Quelque soit ton âge continue d’avancer et de te convertir à l’amour ! Ces trois commandements sont pour moi un seul : l’amour de Dieu. Tout vient de lui, tout mène à lui. Si tout homme ou toute femme est le Christ, l’aimer et le servir : c’est aimer le Christ en acte et non plus uniquement par les mots de la prière. Bien sur l’autre existe pour ce qu’il est et je n’instrumentalise pas le pauvre pour rencontrer Dieu. Si tu crois être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous sommes appelés à nous aimer et à découvrir ce qu’il y a de Dieu en nous. Faisons nôtre ces mots du psaume 139 : « Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis… Je confesse que je suis une vraie merveille, tes œuvres sont prodigieuses ». Je crois aussi que Dieu parle à nos cœurs dans le silence de la prière, dans sa Parole à méditer et à accueillir, dans ses sacrements il nous rejoint et nous aime. Dieu, l’autre, soi-même : tout mène à Dieu, nous donne de le rencontrer et de le contempler. Et puis tout vient de lui. Quelle invitation à puiser dans notre expérience avec Dieu notre capacité à pardonner, à patienter, à se donner, à aimer, l’autre et soi-même.
Alors pour finir j’aimerais citer l’expression complète du livre du Deutéronome de l’Ancien Testament que Jésus cite : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force ». Un 4e commandement, je crois à la base des trois autres : Écoute, écoute Dieu, les autres, toi-même, la Parole, la vie !
Damien Guillot, curé.
