Homélie 23ème dimanche du temps ordinaire – 6 septembre 2020
Frères et sœurs, cet été j’ai vécu sur une dizaine de jours, les exercices spirituels de St Ignace. Après avoir vu ce qui est avant et après le passage biblique à prier et avoir pris connaissance des notes de votre Bible sur ce texte, il nous est proposé de demander une grâce au Seigneur à l’écoute de cette Parole. A la lumière de l’évangile d’aujourd’hui, la grâce que j’ai demandée est de savoir dire des choses difficiles à quelqu’un et surtout de savoir entendre ce que, le Seigneur, les autres me disent à moi aussi. Probablement qu’à la lumière de cette Parole et de votre vie, l’Esprit vous poussera à demander une grâce différente.
Le contexte est particulièrement important avec ce passage. Jésus avant cet évangile, demande aux disciples de se reconnaître petit, de percevoir à quel point nous avons besoin de Dieu, des autres. A travers la brebis égarée, Jésus montre comment le Père souffre de voir un de ses enfants se perdre et comment il cherche à lui donner la possibilité de revenir. Et alors vient notre passage : où nous nous rendons compte que le Seigneur pour sauver un frère et une sœur a besoin de nous, comment par les autres, le Seigneur vient nous sauver, nous qui pouvons aussi nous perdre. Et la suite de l’Évangile, invitera alors au pardon, pardon de Dieu, pardon avec nous même, pardon avec les autres.
Mais plongeons maintenant dans ce passage de l’évangile avec cette grâce demandée de savoir dire et écouter ! Me venait à l’esprit à la lumière de cette invitation à aller voir un frère qui semble en train de se perdre, ces mots de Jésus dans le même évangile au chapitre 7 : « Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? Ou encore : Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère ». Me venait aussi à la lumière de la Bible : « seul Dieu connait les cœurs ».
Alors oui avant de savoir ce que je dois corriger chez l’autre, je perçois l’importance de savoir mettre à l’écoute de Dieu à travers l’autre, les autres, sa Parole, le travail de l’Esprit dans ma prière silencieuse pour m’ajuster, me convertir, être sauvé.
Par rapport à mon frère qui semble se perdre : avant d’y voir du péché, ne dois-je pas y voir sa différence, son chemin qui n’est pas le mien, avant de le rejeter ou plutôt de le confier à la seule miséricorde de Dieu, c’est ce que signifie ces mots, tu le considéreras comme un païen et un publicain. Comment en communauté, nous accueillons nos différences pour en faire une richesse pour découvrir Dieu et proposer l’Évangile ?
Et en même temps, à travers cette Parole qui résiste j’entends cette interpellation à sortir de cet écueil qui touche notre monde, nos vies, avec ce que l’on appelle la tolérance qui peut parfois se traduire par : « vas-y fais ce que tu veux, va te foutre en l’air, je n’en ai rien à faire temps que cela ne vienne pas déranger ma vie » !
Merci Seigneur pour ta présence, pour ton Esprit qui nous donne de discerner les situations au cœur des complexités de nos vies.
Damien Guillot, curé.