2ème dimanche de Carême – 8 mars 2020
Frères et sœurs, suivons de près cet évangile pour percevoir comment il nous rejoint dans nos vies. Pierre, Jacques et Jean sont les compagnons de la première et de la dernière heure. Ils partagent une grande intimité avec le Christ et sont associés à ses miracles avec ce retour à la vie de la fille de Jaïre, avec ce moment d’angoisse de Jésus à Gethsémani et avec ce moment merveilleux de la transfiguration. Quelques versets avant la transfiguration, Pierre et les apôtres sont dans l’incompréhension face à l’annonce de sa passion par Jésus. Et comme pour éclairer de sa divinité, le sens de sa passion par laquelle Dieu lui-même nous aime et par là même nous sauve, et comme pour aider les apôtres à tenir dans la désespérance de la mort de Dieu, Jésus manifeste dans cette transfiguration quelque chose de sa résurrection à venir. Cette transfiguration est aussi à comprendre comme ce regard métamorphosé des disciples sur Jésus. Comme pour nous, notre relation au Christ peut aussi passer par des moments d’une très grande intensité, paix, joie qui transforment notre cœur et notre vie.
Une invitation pour nous, à prendre Jésus comme compagnon de notre route, du début à la fin en sachant faire mémoire des moments d’intensité de notre foi dans les moments difficiles et d’incompréhension. La tente dont parle Pierre peut faire référence à cette fête des cabanes où le peuple d’Israël fait mémoire de son cheminement dans le désert accompagné par Dieu lui-même dans la nuée. Dieu qui souhaite en Jésus Christ habiter nos vies. Lui qui accomplit parfaitement la loi, les paroles de vie de Moïse reçue dans la nuée sur le mont Sion. Jésus est bien celui qui doit venir puisqu’il s’entretient avec le prophète Élie attendu par le peuple d’Israël avant la venue du messie. Chrétiens, nous le croyons, c’est bien lui : confiance, écoutons-le.
Lorsque j’ai été ordonné diacre, allongé au sol lors de la litanie des saints, j’avais l’impression d’être sur cette montagne de la transfiguration, et au cœur de cette prière intense, je ne pouvais pas m’empêcher de me dire, Damien va falloir redescendre de la montagne, t’es attendu en bas.
Oui comme Jésus, qui vit des moments d’intensité avec son Père et comme au baptême, à chaque fois qu’une mission s’ouvre pour Jésus la voix du Père se fait entendre : Celui-ci est mon Fils bien aimé, écoutez le. Comment, dans notre vie chrétienne nous associons prière et mission au cœur de ce que nous vivons dans notre travail, en famille, là où nous vivons, en paroisse, pour
entrer dans cette crainte de Dieu, à comprendre comme la contemplation de la grandeur de Dieu, pour s’associer toujours plus au Fils qui nous relève et s’entendre dire du Père : tu es mon Fils, tu es ma Fille bien aimé, en toi je trouve ma joie.
Frères et sœurs, montons tous ensemble sur la montagne à Tamié du 8 au 10 mai.
Damien Guillot, curé