1er dimanche de Carême – 1er mars 2020

2020 03  01 1er dimanche de Carême (Ge. 2, 7-9. 3, 1-7 / Ro. 5, 12-19 / Mt. 4,1-11)

(Après la 1ère lecture) : L’auteur du début du livre de la Genèse est un croyant ;

il cherche à répondre aux questions de son époque, qui sont d’ailleurs les questions de toujours : pourquoi le mal, la mort, les difficultés à vivre, les mésententes dans les unions, les familles et les sociétés. L’auteur n’est pas un scientifique, ni un historien.

Il nous raconte une fable : un beau jardin avec un arbre aux fruits délicieux et un autre dont le fruit est interdit ; tentation d’en manger ; c’est la tentation : profiter de tout ou se donner des limites. C’est la réflexion que nous propose l’encyclique ‘Laudato Si’, du pape François. Un monde, une vie sans se donner de limites, c’est irresponsable, cela n’existe pas ; et aujourd’hui grâce aux scientifiques, nous en prenons conscience.

(Après l’Évangile) :

Nous savons par les quatre évangiles que Jésus a toujours été en proie à des oppositions  Ces oppositions sont résumées ici par son combat avec celui qui est appelé le tentateur, le diable, le Satan. Jésus le rencontre après ces 40 jours et 40 nuits au bout desquels, il eut faim ! Comme nous le disions le mercredi des Cendres : le chiffre 40, dans la bible,  c’est le temps de Dieu, Dieu qui, par son Esprit, façonne, modèle le cœur de l’homme. Pour le peuple hébreu, le peuple juif, c’est le rappel de ces 40 ans de méditation dans le désert après la sortie de l’esclavage d’Égypte. Tentation d’une prospérité désormais de nouveau possible ; mais souvent vécue en oubliant celui qu’ils avaient pourtant reconnu comme leur libérateur. De la même manière Jésus est tenté : ‘que ces pierres deviennent du pain’ ! c’est la tentation du merveilleux, du sensationnel, devenir une superstar, celui qui éblouit, qui impressionne. Est-ce que cette séduction n’est pas toujours d’actualité dans nos sociétés où tout semble devenir possible avec la technologie, avec les capacités nouvelles qui nous sont offertes ? Et le tentateur, le diable, le diviseur n’hésite pas à s’habiller d’une couverture religieuse avec cette prétention de parler de Dieu comme un connaisseur : si tu es le Fils de Dieu, jette-toi du haut du temple et puis si tu te prosternes devant moi je te donnerai le monde entier. Ce n’est pas en voulant toujours davantage, en dépassant toutes nos limites que nous allons pouvoir bénéficier de la vie, qui est cadeau de Dieu ; ni participer à son royaume, fruit de nos mains et du travail des hommes que nous lui présentons pour en faire le corps du Christ à chaque Eucharistie.

La liberté de l’homme, nous dit saint Irénée, réside dans sa capacité à suivre volontairement et sans contrainte Celui d’après lequel il fut modelé, le Christ.

Merci Seigneur d’ouvrir avec nous ce chemin de conversion.                  Henri Moine, prêtre.

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