6ème dimanche ordinaire – 16 février 2020
En lien avec les élections municipales qui se profilent, je remercie la route de l’approfondissement de la foi d’avoir relevé ce défi en préparant un thème de réflexion en lien avec cette actualité. Vous avez choisi comme porte d’entrée le bien commun, chère à la doctrine sociale de l’Église et comme un clin Dieu, la parole d’aujourd’hui rejoint cette question du vivre ensemble. Il nous faut entendre ce mot commandement comme parole de vie : parole pour plus de vie. Nous croyons que l’ensemble des commandements est Parole de Vie et que Jésus comme nous dira l’évangile est venue accomplir ces commandements, accomplir la Parole en la vivant, en l’interprétant et en lui donnant au sens.
Est-ce que le bien commun, c’est l’intérêt général comme unique but du groupe, de la société, de la communauté, de la famille : une forme de marxisme où l’intérêt du particulier n’est pas recherché et même nié : non. Face aux victimes de la pédo-criminalité, c’est aussi à ce titre là que l’institution ecclésiale s’est protégée : le groupe d’abord.
Mais le bien commun, ce n’est pas non plus, une forme d’individualisme, de libéralisme où ce qui compte est d’abord le bien du particulier, le bien d’abord de mes enfants, de ma famille quitte à ce les autres crèvent, surtout s’ils sont différents, qu’ils viennent de loin et qu’ils sont un poids pour les autres.
Le bien commun, le concile Vatican II le définit comme l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection. Entendons la perfection comme une vie pleine de sens, comme une vie pleinement humaine, pleinement divine, une vie sainte à laquelle nous sommes tous appelés. Le bonheur, la joie profonde de chacun est associée, au bien de tous, un bel équilibre, une belle visée.
Pourquoi notre foi, nous donne d’accueillir le bien commun et de nous y engager ?
Parce que nous croyons en un Dieu créateur, source de la vie et source du bien en nos vies. Un Dieu qui nous a créé à son image et à sa ressemblance pour être associé à tout ce qui crée de la vie, de la relation, du sens là où nous vivons et travaillons. Un Dieu qui nous fait libre et qui place devant nous la vie et la mort et qui nous dit choisis. Pour nous croyants, il est intéressant de percevoir que si nous devons discerner et nous engager vers tout ce qui mène au bien commun, ce bien commun, ce royaume, il est à recevoir de Dieu, à s’engager là où l’Esprit de Dieu semble nous mener, nous alerter, nous interpeller profondément dit St Paul. Nous ne sommes pas Dieu, le Bien vient de Dieu et Dieu agit par nous : un bel équilibre, une belle visée.
S’engager dans le bien commun parce qu’à travers toutes ces valeurs humaines qui disent l’amour de l’autre et de soi même, je découvre comment Dieu m’aime, comment de cet amour dont il m’aime j’en vis avec les autres, comment au cœur de cet amour avec les autres, tu fais l’expérience de Dieu, tu contemples l’action du Christ en ta vie qui nous a laissé ce commandement : aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé.
Pour finir, concrètement dans nos vies ce bien commun, nous avons à le recevoir et le bâtir à tous les niveaux. Est-ce que nos organisations en couple, en famille, dans nos quartiers, communautés, nos pays, notre monde, notre Église permet le bien de tous et de chacun ? Est-ce que nos façons de faire, d’éduquer, de vivre sont destructeurs, source de mort, de violence ou source de vie pour tous et chacun.
Damien Guillot, curé
