32ème dimanche du Temps Ordinaire – 11 novembre 2018

Dans Homélies

Mc 12, 38-44

En ce week-end du 11 novembre où nous fêtons la fin de la guerre, la paix et où nous nous souvenons de la barbarie de cette guerre, de tous ces morts et de cette victoire de la France gérée de manière humiliante pour l’Allemagne, source de la Seconde Guerre mondiale, nous sommes dans un paradoxe aujourd’hui, dans un monde de violences, de replis où nous n’avons jamais autant bénéficier de la paix. Ces contrastes, ces paradoxes nous les retrouvons dans les lectures d’aujourd’hui.

La semaine dernière Jésus disait à un scribe : tu n’es pas loin du royaume de Dieu quand tu dis qu’aimer Dieu et son prochain comme soi-même sont les plus grands commandements et là dans l’évangile qui suit Jésus nous dit : méfiez-vous des scribes, méfiez-vous, méfions-nous de nous qui ne mettons pas en pratique ce que nous croyons, disons, des beaux discours.

Vous avez encore un autre contraste, entre des scribes qui se mettent en avant, avec une parole qui ne rejoint pas et qui par leur pouvoir dévorent les pauvres et un messie Jésus, Fils de Dieu, tout humble dont la Parole rejoint le cœur des personnes.

Vous avez un contraste entre le fait que vous êtes dans un temple et qu’on ne parle pas du sanctuaire et des sacrifices réalisés par les grands prêtres mais Jésus se trouve dans la zone publique du Temple où les personnes sont invitées à faire un don pour le temple. Les sacrifices sont relativisés déjà avec le scribe de la semaine dernière l’amour de Dieu et des autres vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices et puis cela rejoint la deuxième lecture. Le sacrifice prend une toute autre coloration pour nous chrétiens. Le sacrifice a été réalisé une fois pour toute par Jésus et nous ne réalisons pas de nouveaux sacrifices mais vivons à chaque Eucharistie, l’unique sacrifice du Christ pour que nous en vivions dans nos vies et c’est là encore le contraste entre ces riches et cette pauvre femme qui donne non pas son superflu mais c’est qu’elle a pour la vie du Temple, en lien avec sa foi en Dieu comme cette femme de l’Ancien Testament qui fait confiance au prophète de Dieu et qui donne ce qu’elle a malgré son inquiétude de mourir ensuite. Ces femmes nous donnent à contempler ce à quoi l’unique sacrifice du Christ nous invite dans notre vie : à nous donner, à puiser au cœur même du don de Jésus pour nous, l’amour pour se donner. C’est dur de se donner et pourtant comme dit le père Ceyrac dans son petit ouvrage, Tout ce qui n’est pas donné est perdu, « nous sommes des êtres pour les autres… La joie se trouve dans le don aux autres : c’est le don aux autres qui nous libère et qui nous permet d’être nous-mêmes… Dans la mesure où on s’oublie soi-même pour l’autre, nous nous créons nous-mêmes et nous trouvons la joie »

Jésus annonce la destruction du Temple comme s’il annonçait la fin inéluctable de ces pouvoirs abusifs, de ce monde du paraître. En ce week-end du 11 novembre quand nous percevons cette montée des nationalismes de toute part, cette difficulté  et ce combat  incessant pour que l’Europe continue d’avancer vers une plus grande fraternité, cette violence en nos vies dans les relations les uns avec les autres, frères et sœurs, nous devons être des femmes et des hommes de paix, des hommes et des femmes qui se donnent dans ce don du Christ qui se donne par amour de l’humanité.

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