3ème dimanche de l’Avent – 17 décembre 2017
3ème dimanche de l’Avent. Se former.
Is. 6 1.- 11 / Thess. 5, 16-24 / Jn. 1, 6-8. 19-28
Nous venons d’entendre cet étrange dialogue entre les prêtres, les lévites attachés au temple de Jérusalem et Jean le baptiste ; ils lui demandent : « qui es-tu ?» Et Jean va prendre son temps pour cheminer avec eux sur cette question. J’ai eu envie de faire le rapprochement avec les hommes et femmes de notre société française, on pourrait même dire européenne, qui se situent devant les chrétiens comme devant un mystère : « Toi, tu crois encore à ces choses-là ? » Les prêtres et les lévites avaient une réaction semblable à l’égard de Jean le baptiste, un personnage bizarrement habillé nous disait l’Evangile de Marc, dimanche dernier. Jean leur répond par bribes, et à deux reprises il affirme : « je ne suis pas celui que vous pensez pouvoir identifier » ; il rejette les fausses interprétations puis renvoie à l’invitation du prophète Isaïe à ouvrir de nouveaux chemins, pour en arriver au cœur de celui dont il veut témoigner : « lui, je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » Nous n’avons pas l’assurance du Baptiste pour parler de celui qui est venu et qui continue à venir pour la société d’aujourd’hui, bien différente de celle d’il y a 20 ou 50 ans. Pour nos contemporains, ce qui compte n’est pas la relation à Dieu, mais ce que nous vivons au quotidien. Prendre au sérieux ce qui compte pour eux, leur manière de croire en la vie ; c’est peut-être bien le premier effort qui nous est demandé par le Christ ; Vous avez peut-être pu remarquer à la télévision, au moment de ses funérailles, l’attachement de cette foule immense pour Johnny Halliday ; nous pouvons nous laisser interroger par cet événement, par les réactions de beaucoup, jeunes et moins jeunes : « Johnny, il nous comprenait, il nous aimait, il était de notre famille » et vendredi soir encore, un admirateur disait : « on recherche toujours quelqu’un à qui se raccrocher.» Repérer les attentes de ceux dont nous partageons quelque chose de leur vie. Ensuite, pour nous, le deuxième effort devrait porter sur notre relation au Christ, Parole de Dieu. Le dimanche, à l’Eucharistie, nous commençons par écouter la Parole de Dieu. Ecouter ? ? Vraiment, écouter, n’est pas suffisant pour nous former ! Aujourd’hui les enseignants sont en train de modifier leur manière d’enseigner, car cela ne fonctionne plus comme ils le désirent. Comprendre, ce n’est pas être capable de répéter ce que l’on a entendu, c’est vrai aussi pour l’évangile ; il faut assimiler, intérioriser, faire que les mots nous rejoignent dans l’expérience de notre vie, de nos relations avec les autres, de notre désir de bien vivre avec eux. Il nous faut être acteurs dans la réception de ces paroles, sinon elles glissent sur nous. Nous pouvons préparer cette réception comme nous nous préparons à recevoir des amis. Préparer ? Comment ? Avoir, chez soi, le moyen de faire connaissance avec les lectures du dimanche, un missel, c’est le minimum, venir à la rencontre du mardi qui précède, à 19 h 30 pour les découvrir à plusieurs, une revue, une radio chrétienne ou une émission télé. Cette 1ère découverte nous permet de nous faire une idée personnelle, parfois avec nos enfants, sur ce que nous comprenons de Dieu qui veut nous parler, une manière d’entrer en dialogue avec l’homélie du prêtre ou du diacre, d’être acteurs dans la réception de la Parole qui va pouvoir mieux nous parler. Et puis, ne pas accepter de dire des paroles, de faire des gestes dont on ne comprend pas la signification, interroger, demander des explications. Nous retenons au moins ces deux appels : réception bienveillante de la vie de ceux qui nous entourent, qui croient en la vie, et bonne réception de cette parole que Dieu nous adresse.
Que ton Esprit, Seigneur, nous inspire encore, sur la marche à suivre.