32è dimanche du temps ordinaire – 6 novembre 2016
2ème Martyr d’Israël 7 / Thess. 2, 16 – 3, 5 / Lc 20, 27 – 38
La question de l’au-delà, voilà une question qui nous travaille tous et c’est vrai à toutes les époques. Avec l’Evangile que nous venons d’entendre, nous sentons bien que les sadducéens, qui ne croyaient pas en la résurrection, tendent un piège grossier à Jésus. Cependant, il faut bien reconnaître qu’ils posent une vraie question : que se passe-t-il après notre mort ? Y a-t-il même quelque chose ?
Certains, aujourd’hui, ne se disent pas croyants et cependant ils ont comme le sentiment qu’un lien doit bien continuer à exister avec l’être aimé avec lequel ils ont vécu quelque chose de fort, … « tu resteras toujours présent au fond de nos cœurs !»
Ce n’est pas possible que tout se termine ainsi, surtout trop jeune… Et s’il y avait quelque chose après ? La question reste ouverte ou du moins n’est pas fermée, pour beaucoup.
Qu’arrivons-nous à dire à ceux qui s’interrogent ainsi sur le sens de leur vie ? Sur quoi nous appuyons-nous pour partager les convictions qui sont les nôtres aujourd’hui ? Est-ce que nous avons des lieux pour échanger là-dessus ?
Pour moi, quand je suis ainsi interpellé, je commence toujours par évoquer la richesse de ce que nous vivons aujourd’hui, tout ce bonheur que nous arrivons à vivre avec d’autres en donnant et en recevant, même si tout n’est pas tout rose, loin de là. C’est déjà un contenu qui vaut la peine, qui donne du gout à notre vie, qui me donne envie de m’accrocher à cette vie.
J’ai aussi envie d’évoquer tout ce que j’ai reçu, ce que m’ont transmis ma famille, les relations de mon enfance, les adultes dont je conserve encore les visages au fond de moi, les moments où j’ai dû m’affirmer pour franchir des étapes, tout ce qui reste comme bons souvenirs. Cela n’arrive pas à mourir en moi !
J’ai encore envie d’évoquer ceux qui, consciemment, acceptent de risquer leur vie, de donner leur vie pour en sauver d’autres, pour défendre des valeurs humaines essentielles au bonheur des hommes, comme le témoignage des 7 martyrs d’Israël qui meurent, porteurs de la liberté religieuse devant le roi païen, Antiochos (1ère lecture).
C’est le témoignage de ces martyrs Chrétiens ou Azzedine victimes de Daesh, c’est le témoignage de Jésus, martyrisé pour ses convictions, pour sa manière d’aimer, insoutenable pour ceux qui craignaient de perdre leur autorité.
Non, tout cela ne peut pas mourir ; Dieu a ressuscité Jésus qui a tout vécu de notre humanité.
Je ne m’appuie pas sur des certitudes, il nous faut toujours rester dans un questionnement sur le sens de notre vie ; mais je peux m’appuyer sur une foi, une conviction qui me fait vivre en paix.
Avec les martyrs d’Israël, je crois que le Roi du monde, le Christ nous offre de ressusciter pour une vie éternelle, il nous l’a promis.
Avec les mots de Paul, dans sa lettre aux Thessaloniciens, nous pouvons prier Dieu qui est fidèle : «donne nous, Seigneur, réconfort et bonne espérance, rends nous ferme et protège-nous du mal, conduis nos cœurs dans ton amour et dans l’endurance de Jésus Le Christ, ton Fils.»