28è dimanche du temps ordinaire – 9 octobre 2016
1 Roi 5, 14 – 17 / Tim. 2, 8 – 13 / Lc. 17, 11 – 19
Je vous propose un petit retour sur quelques événements dont on a parlé dans cette semaine dans la presse, pour en voir le lien avec cette parole de Dieu que nous venons d’entendre, essentiellement avec le livre des Rois et l’Evangile de Luc.
J’ai entendu la sortie d’un nouveau film « le ciel attendra », contre la radicalisation de bon nombre de jeunes tentés par le djihad. Deux mères assistent à la longue descente de leurs deux filles qui se préparent à partir en Syrie. Des familles qui l’ont vu, sont touchées, remuées par ce film, parce qu’elles connaissent la même souffrance du fait de la radicalisation d’un membre de leur famille ou d’un proche.
Mardi avec le petit groupe réuni pour comprendre les textes de ce dimanche, arrêtés sur l’Evangile, nous avons été surpris par la posture de Jésus avec les dix lépreux, des gens qui souffrent : « allez, vous montrer aux prêtres ! ». Cela semblait une attitude un peu distante ; mais n’oublions pas que quelques semaines ou mois auparavant Jésus n’avait pas hésité à toucher un lépreux pour le guérir.
Ici, il les envoie se faire reconnaître par des autorités, ‘vous êtes membres de la communauté, vous n’avez pas à garder vos distances’.
Familles remuées par un film sur une situation dure, Jésus touché par les souffrances qu’il rencontre autour de lui, qui veut l’insertion de ceux que l’on a marginalisé ; pas seulement de l’émotion mais de la compassion, jusqu’à donner leur place à tous.
Alep, 250 000 habitants, dont 100 000 enfants, ont été massacrés, c’étaient les chiffres du début de la semaine ; s’ils sortent de ce piège, les survivants trouveront des frontières fermées ; en même temps des dizaines se noyaient au large de la Lybie en cherchant une vraie vie possible. Dans l’impasse !
Comme en Colombie ; après le ‘non’ au référendum sur l’accord signé avec les « Farc », il faut sauver la paix !
Comme à Belfort la résistance des salariés s’est acharnée à sauver l’activité des travailleurs de l’entreprise Alstom.
L’évangile de ce jour nous fait rencontrer ces dix lépreux, dont neuf, une fois guéris, ne reviennent pas vers Jésus ; on peut dire qu’ils sont dans une impasse, impasse de la relation ; c’est au dixième, un Samaritain, considéré comme un étranger, que Jésus pourra dire « ta foi t’a sauvé », tu t’es comporté comme un homme, un homme en relation et pas seulement comme bénéficiaire, utilisateur, de ce que l’on te donne ; ton retour, ton merci, c’est ta frontière qui s’est ouverte, tu es aussi en relation avec Dieu.
J’ai entendu, dimanche après-midi, l’étonnement et la joie de ceux qui étaient à la messe le matin, devant l’existence de tous ces groupes qui forment notre communauté chrétienne, mais aussi l’étonnement et la joie de cette fête réussie de l’après-midi, visage de l’Eglise hors les murs ; comment ne pas penser à l’étonnement et la joie de Jésus qui accueille cet étranger qui rend grâce à Dieu.
Il aurait fallu nous arrêter avec la 1ère lecture sur la place de l’esclave et des serviteurs, des petits (!), dans la guérison de Naaman le Syrien lépreux ; il aurait fallu lire la totalité de son histoire, plus longue que ce que la liturgie nous propose ; elle m’a fait penser à ces parents qui retrouvent le gout du Christ et de l’évangile grâce à leurs enfants, au catéchisme, des petits (!).
Etonnement et joie qui sont la caractéristique de ta Bonne Nouvelle, Seigneur, petites lumières au milieu de bien des ténèbres. Que ton Esprit Saint nous aide à rendre gloire et à témoigner.
Henri Moine