26è dimanche du temps ordinaire – 25 septembre 2016

Dans Homélies

Amos 6,1. 4-7 /1 Tim. 6, 11 – 16 / Lc. 16, 19 – 31

Mardi dernier à 19 h, nous étions 9 personnes à nous aider à comprendre et à accueillir la parole que nous venons d’entendre. Nous avons commencé par l’Evangile qui est toujours le cœur de la liturgie de chaque eucharistie. Nous avons pris le temps, pour laisser à chacun des participants la possibilité de dire ce qu’il y entendait.

Ecouter la manière dont chacun est rejoint par l’une ou l’autre parole est vraiment étonnant. Du coup l’Evangile a occupé la totalité des ¾ d’heure que nous nous donnons habituellement ; mais sans regret, tellement notre échange avait été riche. Regard sur ces deux personnages au cœur de la parabole : Lazare, « Dieu a secouru », et le riche qui n’a pas de nom, peut-être parce qu’il a le nôtre !
Le riche a quand même du cœur puisqu’il pense à ses frères encore vivants qui sont comme lui, aveugles sur le monde qui les entoure. Le défaut n’est pas d’être riches mais dans l’utilisation de notre richesse, qu’elle soit grande ou petite ; et puis la richesse ce n’est pas seulement l’argent mais aussi les dons, les capacités, les talents qui sont les nôtres. Qu’en faisons-nous ? A quoi, à qui servent-ils ? Sont-ils une contribution au monde de paix, de justice et de fraternité, ce qui est la marque du Royaume de Dieu ?

Et Jésus rappelle à ce riche qu’il y a longtemps que la question a été posée ; le peuple juif a un ancêtre qui s’appelle Abraham ! Et ensuite, Moïse et tous les prophètes après lui, ont encouragé le peuple juif à vivre cette alliance que Dieu avait faite avec Abraham et à y revenir chaque fois qu’ils s’en écartaient.

Aujourd’hui, dans l’Evangile, c’est Jésus qui nous raconte cette parabole. C’est Jésus, qui s’adresse aux grands personnages de son peuple, les pharisiens. Jésus est juif ; il n’a jamais renié son appartenance à son peuple. Sa foi juive a guidé ses premiers pas, aidé par Marie, Joseph et la prière à la synagogue. Ses apôtres découvriront qu’il est lui-même la Parole vivante de Dieu, pas seulement pour son peuple mais pour tous les hommes. Nos racines chrétiennes sont donc juives ! C’est ce que le concile, en 1965, a exprimé dans une déclaration sur les relations de l’Eglise avec les religions non chrétiennes, dont une grande partie concerne le judaïsme.

Qui en a déjà entendu parler ? Sans doute pas grand monde, quelques curieux ou spécialistes !
Mais des gestes significatifs, des paroles disent le changement qui se produit lentement dans les mentalités et dans la manière de se parler entre juifs et chrétiens : le pape Jean Paul II, puis Benoit XVI ont parlé de nos « frères ainés » ou de « nos pères dans la foi », le pape François, avec le même esprit prend contact avec les synagogues à Rome et lors de ses voyages. Tous, nous disent que la foi des juifs qui s’exprime dans l’A.T. n’est pas une autre religion mais le fondement de notre foi. Du côté des juifs, des rabbins orthodoxes s’expriment : « nous reconnaissons que le christianisme n’est ni un accident, ni une erreur, mais le résultat de la volonté divine et un don pour les nations ».

Il faudrait continuer à explorer les richesses de cette déclaration du concile, pour bien comprendre : comment nous sommes les fils d’Abraham, qu’il n’y a qu’une unique Alliance voulue par Dieu, qu’une même Parole de Dieu se déploie au long de l’histoire ; accueillie différemment, mais pour le salut, pour la réussite de l’humanité.

Merci Seigneur de nous permettre de t’entendre vraiment, quand nous nous réunissons à l’invitation de Jésus le Christ, le Ressuscité, pour devenir à notre tour Parole de Dieu, bons gestionnaires des richesses confies par Dieu.

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